
Ce dimanche 10 décembre, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) fêtait son 69 ème anniversaire. »Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits… »Happy birthday ! Un bel âge, ponctué, il est vrai, d’une multitude d’écarts et d’atrocités dans la pratique courante du non-droit international humanitaire.
Quelques fous échappés de la petite couronne avaient décidé de faire du Trocadéro – haut lieu de l’adoption de la DUDH par l’Assemblée générale des Nations Unies – la toile de fond de leur dénonciation des graves exactions subies par les migrants africains, en Libye. Pas d’alibi pour la Libye, pas d’impunité, pas de complicité européenne non-assumée !
– Face à la concurrence, celle de l’ultime show de Johnny, ils savaient ne pas faire le poids
– Face à Eole déchaîné, qui soufflait la tempête, ils savaient ne pas tenir longtemps sur le pont ;
– Face à la Préfecture qui avait exilé leur rassemblement vers le »Mur de la Paix » du Champs de Mars, ils savaient n’attirer aucune foule immense devant la statue du maréchal Joffre – un triste endroit cerné de clôtures, néanmoins pratique pour accrocher un calicot ;
– Face à l’écriteau signalant une campagne de dératisation en cours et, malgré deux contrôles de police accueillis dans la plus grande courtoisie, ils savaient ne pas faire pleurer dans les foyer;
– Face à la concurrence du Téléthon, prétextée par les protecteurs de l’Ordre public pour détourner le groupe de sa destination, ils savaient qu’une manifestation sur le thème de »Jérusalem, capitale de la Palestine » occupait, à leur place, l’avant-scène du Trocadéro. Pas de jalousie.
– Face à l’adversité météorologique, ils savaient que la bonne humeur et le froid, ça fait chanter. Le répertoire de Bob Dylan y est passé, avec une préférence marquée pour »the answer is blowing in the wind », parfois même en français. Et la réponse était claire, vu la force du zef. »Go down Moses… let my people go », façon Louis Armstrong, a eu aussi son succès d’estime, même si le buisson ardent n’est pas apparu.
Une petite vingtaine de braves franciliens, donc, conscients d’être portés par l’espérance de l’Humanité (si, si !), ça décoiffe ! Dire que le groupe serait passé inaperçu, dans le froid, l’obscurité et la tourmente serait mal-intentionné mais pas totalement faux. Des conversations amicales se sont pourtant nouées avec quelques citoyens nordiques, des Chiliens, des Américains et aussi avec un jeune ingénieur chinois. Toutes ces personnes connaissaient ou ont appris à connaître la signification du 10 décembre. L’article 4 de la DUDH prohibant l’esclavage et l’article 5, relatif à la torture n’ont plus de secret pour elles. Tout cela a été proclamé haut ét fort, à un détail près : la puissance du minuscule porte-voix peinait à seulement couvrir les mugissements du vent…
Au total, donc, un vrai succès pour ces Acatiens soudés, givrés et heureux. Ils vous donnent rendez-vous, l’an prochain à la même date et cette fois, au Trocadéro, nulle part ailleurs, pour le 70 ème anniversaire de Miss DUDH ! La météo sera idéale (on vous le prédit) et on sera des milliers à chanter, bannières en tête ! En avant la musique !

Un an auparavant : Alep … déjà horrible !
68 è anniversaire de la DUDH, endeuillé par Alep