* 3 octobre – Mercenaires à vendre !

Brèves des jours précédents

Syrie, Libye, zone kurde irakienne, eaux territoriales cypriotes et maintenant Haut Karabah ! Se dirige-t-on vers une nouvelle escalade par proxy, du fait de l’hubris de tel ou tel dictateur ‘’à l’ancienne’’?  Il est confirmé de source française que des miliciens syriens pro-Ankara ont été déployés ces dernières semaines dans les montagnes de cette dernière région, pour épauler l’Azerbaïdjan face aux séparatistes arméniens. Selon l’observatoire syrien des droits de l’Homme (à Londres), vingt-huit d’entre eux auraient déjà péri sur le terrain. Emmanuel Macron a dénoncé leur présence comme mercenaires dans les rangs azeri. Ils qui auraient été recrutés au sein de milices opérant dans la région d’Alep. Plutôt que le jihad, c’est l’argent turc et la logistique turque en Libye qui les a acheminés vers Bakou.

On ne peut s’empêcher de penser à la façon dont ce type de mercenaires – sans insignes – se sont emparés de la Crimée en 2014 et ont organisé le soulèvement du Donbass. La projection de guerriers stipendiés fait partie de la panoplie des régimes autocratiques. Russie comme Turquie y recourent, de la même façon, avec une grande compréhension pour l’autre », même quand leurs intérêts nationaux entrent en conflit. Il s’agit dans les deux cas de conduire des stratégies revanchardes voire irrédentistes : reconstituer, pan après pan, leur glacis historique, sans en revendiquer l’intention ni la responsabilité directe. Celle-ci revient à des vassaux plus ou moins manipulés ou demandeurs. Il reste que de la Géorgie (2008) ou la Moldavie asservie, la Syrie – jusqu’aux territoires kurdes nettoyés ethniquement à la frontière turque – les populations ‘’invasives’’ ne s’y trompent pas et affichent leur loyauté politique à l’ ‘’homme fort’’ qu’elles savent derrière la manœuvre. Avec la prolifération des populismes, celle des mercenariats…

Aux Etats-Unis, D. Trump célèbre l’anniversaire de la piteuse et scélérate expédition de la Baie des Cochons à Cuba (1960), l’archétype de l’agression déguisée. L’Amérique du Sud a connu de nombreux épisodes de guerre par proxy. Le plus célèbre aura été la création des ‘’Contras’’ face au régime guévariste du Nicaragua. Lors du second conflit irakien, la formule a mué en un déploiement ouvert et assumé d’armées privées (Blackwater, Halliburton, etc). Leur ’’avantage’’ de n’être soumises à aucun code éthique ni juridique, ni même médiatique, les désignait pour le ‘’sale boulot’’. Leurs méfaits ont contribué au rejet par les Irakiens de leur ‘’libérateur’’ occidental. La liste des conflits mercenarisés n’en finit pas. Sans accabler la France ni remonter aux temps lointains de  Bob Denard,  il faut bien reconnaitre que les ‘’contrats de service’’ de la DCI (Société de services de la Défense), qui accompagnent les marchés d’armements hors-OTAN tombent, pour certains, juridiquement, dans cette catégorie prohibée par le droit international. C’est le cas, par exemple, lorsqu’ils prévoient que les conseillers techniques, experts divers ou techniciens détachés provisoirement des Armées sont appelés à servir les systèmes d’armes qu’ils installent, dans certaines circonstances. Mais comme ces clauses sont cachées au public et au Parlement et que l’on n’envahit pas nos voisins, il n’y a heureusement aucun écho populiste à en redouter.

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