* 24 octobre – Haschich stratégique

Brèves des jours précédents

Ankara et Athènes ont accepté d’annuler des exercices militaires prévus en Méditerranée la semaine prochaine, qui risquaient de tourner à la confrontation. Un petit espoir se fait jour, pour l’Otan, d’apaiser les tensions en Méditerranée orientale, tensions dont ce blog a rendu compte. Au sein de l’Alliance, l’Allemagne a joué un rôle particulier pour résoudre les contentieux territoriaux entre les deux pays. On semble être passé très près d’une armée : la veille encore, l’Otan avait condamné la veille l’escalade des provocations (turques) et demandé aux deux pays membres de se conformer au droit international pour régler leurs différends. La Grèce accuse la Turquie de violer le droit maritime international en menant des explorations gazières dans une zone disputée par les deux pays, mais la Turquie, qui n’a pas adhéré à la Convention sur le droit de la Mer, estime pouvoir agir à sa guise et revendiquer des droits ‘’géographiques’’, une façon de se soustraire à l’ensemble de ses obligations juridiques. Dans l’immédiat, cesser les déclarations incendiaires, est le prérequis exigé par l’OTAN avant de traiter l’affaire sur le fond. Le fond, c’est aussi une propension du président Erdogan à jouer un jeu trouble par rapport aux puissances européennes et à l’Alliance elle-même. Comme pour manifester sa capacité de nuisance à leur égard, la Turquie a procédé ces jours derniers à un test du système de défense aérienne S-400 acquis auprès de la Russie et conçu pour abattre les avions de l’Alliance. Commentaire de celle-ci : ‘’cela risque d’avoir des conséquences graves pour nos relations de défense’’.
On retrouve cette ’’agitation stratégique’’ dans l’implication du dictateur turc – par miliciens syriens interposés – dans l’opération azerbaïdjanaise de reconquête du Haut Karabakh. Elle s’accompagne d’une fourniture massive de drones tactiques qui met en difficulté les combattants pro-arméniens. Erdogan renoncer a-t-il à des gains militaires sur ce front lointain, à l’heure où ses médiocres performances sur la scène intérieure le poussent à flatter le nationalisme des Turcs par des hauts faits militaires ? Partout où elle s’engage militairement, la Turquie sème le trouble et la guerre. Acteur régional puissant mais toxique, elle paraît n’accepter un retour de la paix qu’à son seul avantage.

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