* 6 janvier – Georgia on my mind

La Géorgie, état conservateur s’il en est, produit une ‘’resucée’’ des élections américaines du 3 novembre. L’enjeu, cette fois, est la majorité au sein du Sénat de Washington. L’objectif, qui se joue à un siège près, est vital pour mettre en mesure la future administration Biden de simplement gouverner, alors que le pays sort de l’ère Trump fragilisé dans ses institutions et totalement déboussolé. Et c’est bien parti, à en juger par les résultats de ce matin, quasi-complets. Candidat démocrate issu de l’ancienne paroisse de Martin-Luther King, le pasteur baptiste Raphael Warnock, remporte l’un des deux sièges en jeu, une grande première dans ce fief sudiste dont il sera le premier sénateur afro-américain. L’autre siège, que se disputent le démocrate Jon Ossof et le républicain David Perdue, paraît devoir revenir au premier. On doit s’attendre à un barrage de contestation des résultats mais, au-delà, ce serait pour Joe Biden une seconde victoire et peut-être la perspective d’un effilochage du Parti républicain, tel que Trump l’a soumis à sa personne. Le recours du président sortant à des procédés électoraux de plus en plus transgressifs et autoritaires ne l’a visiblement pas servi. Une partie du public trumpiste, démobilisée, n’a pas répondu à l’appel des urnes.

Le Congrès sortant doit maintenant valider les résultats des élections du 3 novembre. En sa qualité de président du sénat sortant, le terne Mike Pence se voit publiquement intimer l’ordre d’y faire obstacle par tous les moyens. Le vice-président de D. Trump sait bien qu’il va perdre tout crédit personnel dans cette manœuvre vengeresse de sabotage. Mais son président veut, jusqu’au bout, exhumer toute sa toxicité, au point qu’on s’interroge sur son départ effectif de la Maison Blanche, le 20 janvier. Faudra-t-il que la police déloge le squatter manu militari ? Il faut bien avouer que dans la longue litanie des élections gâchées en Afrique, on ne trouve rien d’aussi indécent que Trump. La grande différence réside dans la foi d’une majorité de citoyens Américains dans leurs institutions démocratiques et dans leur résilience à l’épreuve du populisme. Une belle leçon, utile au monde.

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