* 21 janvier – Feu d’artifice et marche au grand galop

Aucun temps mort. Joe Biden, tout juste investi, s’engage dans une course folle contre l’urgence. Pandémie, crise économique, injustices raciales et sociales, il s’attaque aux dégâts les plus criants et les plus rapidement réparables du gouvernement Trump, de même qu’à la crise économique et sanitaire. Une première rafale de 17 décrets accompagne son entrée à la Maison Blanche. Le 46 ème président se fixe comme cap de rétablir l’Amérique en elle-même et aussi la place de son pays dans le monde : ‘’permettre au pays d’avancer’’, dit-il sobrement.
C’est d’abord, reprendre le contrôle sur la pandémie laquelle vient de dépasser le total cumulé de 400 000 morts et le seuil d’un million de nouveaux cas constatés par semaine. Le masque va devenir une obligation fédérale et un sujet de coopération entre les états. Des centres de tests et de vaccination vont s’ouvrir à travers le Pays.
Ensuite, maintenir l’économie la tête hors de l’eau : dix millions d’emplois ont été perdus. Avec la coopération du congrès, Biden lance un plan de 1 900 milliards de dollars pour sortir les Etats-Unis de leur plus grave récession depuis 1929. Comme en Europe, un plan d’investissements suivra pour relancer la croissance. En attendant, des soutiens d’urgence seront distribués aux catégories sociales les plus affectées : chèques aux familles, fonds pour rouvrir les écoles, liquidités pour les petites entreprises, aide alimentaire renforcée, etc.
Sur les projets de sa diplomatie, il offre un gage immédiat dont il sait la forte valeur symbolique : la réintégration des Etats Unis dans l’accord de Paris sur le climat. Le projet alaskan d’oléoduc Keystone et les forages dans le grand Nord seront eux, bloqués, au moins pour un temps. Un tournant décisif est pris. Sur le plan du droit des étrangers aussi, un des décrets lève l’interdiction d’entrée sur le territoire ciblant les nationaux de cinq Etats à majorité musulmane et les mineurs étrangers isolés obtiendront à nouveau les ressources pour vivre et travailler sur place.


Comment rompre de façon nette avec l’héritage de Donald Trump tout en ménageant le camp adverse (qu’il ne considère pas comme tel), ulcéré et porté aux pires excès ? L’équation tient du tour d’équilibrisme, mais qui douterait que ce président ‘’bon papa’’, sensible et empathique, possède à un haut point les qualités humaines requises ? Le chemin promet cependant d’être long et semé d’embuches. Par contraste avec l’administration népotique de D.Trump, de conception dogmatique plutôt qu’experte et figée dans la figure du riche mâle blanc dominateur, Joe Biden a forgé son cabinet à l’image de l’Amérique d’aujourd’hui, en posant deux principes cardinaux : compétence et diversité humaine. Sans tomber dans l’angélisme, cette bonne entrée en matière lui apporte un capital de réussite appréciable, sinon forcément suffisant. Tous nos vœux !

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