* 20 juillet – Une caméra dans le burger et le chop-suey. Les États-Unis et leurs alliés – l’Union européenne, le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande – accusent la Chine d’avoir mené et de poursuivre des cyberattaques de grande ampleur, qui menaceraient leur sécurité nationale et celle de leurs entreprises. En fait, tout l’Occident fait chorus – ce qui marque un précédent – concernant les activités informatiques malveillantes menées depuis le territoire chinois, en fait un phénomène ancien mais qui s’amplifie vite. A la différence du contentieux de cyber-guerre ouvert avec la Russie (dans lequel le Kremlin est seulement appelé à contrôler ses hackers), c’est la responsabilité étatique directe de la RPC qui est mise en cause. Washington dénonce des agissements ‘’irresponsables, perturbateurs et déstabilisants’’ sponsorisé par le ministère chinois de la Sécurité d’Etat (le cœur de l’appareil répressif chinois) et qualifie ‘’d’écosystème’’ les pratiques de piraterie encouragées et ancrées dans les comportements. Pratiquement, des officines privées de type ’’corsaire’’ seraient commanditées et rétribuées pour mener ces attaques et opérations d’espionnage à grande échelle. Dans le seul secteur des entreprises américaines, le coût du préjudice se compterait en milliards de dollars, chaque année. Pour ne citer que le cas de Microsoft, les attaques lancées en mars dernier auraient touché un millier d’établissements clients ou liés au géant de la microinformatique.


L’enquête n’étant pas terminée. Les Occidentaux en sont encore à organiser leur protection de façon autant que possible coordonnée. La riposte pourrait suivre. On doit bien reconnaître que cette affaire tombe à pic, alors que l’administration Biden déploie de grands efforts pour rassembler sous son aile un front de résistance voire de ‘’roll back’’ face à l’hégémonisme de plus en plus agressif de l’équipe dirigeante pékinoise. Les faits sont peu contestables, mais le choix du moment et de la manière de les annoncer suscitent une atmosphère d’alerte. Les alliés vont se réveiller. Accessoirement, faire étalage des misères subies par les entreprises du GAFAM participe aussi à une gestion d’image, alors que ces grands prédateurs viennent d’échapper à l’impôt européen (en attendant un régime fiscal à venir ou pas au sein de l’OCDE). Sans doute, par un effet fortuit, l’attention se détourne aussi un peu du scandale de cyber-espionnage du siècle ouvert par les révélations concernant Pegasus, le logiciel espion absolu généreusement distribué par la diplomatie israélienne à ses nouveaux alliés.


Ce qu’il nous reste à faire ? Ecraser nos téléphones et ordinateurs au pilon, couper tout contact avec la finance et l’économie, manger les légumes bio de nos potagers, négocier un armistice entre le restaurant chinois et le MacDo du coin, qui tous deux s’évertuent à nous épier et à nous compromettre. C’est une conception élargie, très nécessaire, de la distanciation sociale.

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