Hier, la Pologne était mise à l’index pour sa façon de maltraiter sa justice. Aujourd’hui la voilà assaillie sur le flanc Est de l’Europe, par des vagues de migrants moyen-orientaux manœuvrés par le tyran biélorusse, Alexandre Loukachenko. Les partenaires européens, également ciblés, doivent faire corps avec Varsovie.
Près de 4 000 personnes – Kurdes irakiens et Syriens pour la majorité – se voient bloquées dans un no-mans’land frigorifié entre sa frontière et le territoire belarus de Podlachie. Quatre fois plus de malheureux y convergent, poussés brutalement par les garde-frontières de Minsk. Equipés de béliers par ceux qui les forcent à marcher, ils n’ont d’autre choix que de défoncer les clôtures et les barrières polonaises… ou de mourir de froid, sans retour possible sur leurs pas. Les gardes polonais les repoussent avec des gaz lacrymogènes. La petite Lituanie, soumise au même monstrueux procédé, fait appel à Frontex pour repousser ‘’l’invasion’’. Varsovie préfère se défendre sans l’Europe quand bien même elle accueille le siège de l’agence européenne des frontières. C’est depuis la guerre de Bosnie, la première occurrence en Europe d’un exil forcé de populations civiles sous la force des baïonnettes. C’est aussi le rare exemple d’exploitation de réfugiés étrangers à la région, trompés et désorientés à des fins de déstabilisation. N’y voyons pas une agression armée mais une escalade de tension délibérée. Car, des deux côtés la violence est retournée contre les marcheurs et les incidents vont prendre la tournure d’un conflit localisé. Le point de passage de Kuznica est hermétiquement barricadé et la Pologne s’apprête à ériger un mur de 183 km de long et 5,5 mètres de haut, le long du territoire voisin (sans obtenir les finance de Bruxelles, toutefois).
Loukachenko se venge des sanctions qui l’ont frappé lui et ses comparses, en mai. Depuis bientôt trois décennies au pouvoir par la tyrannie de sa police, il a transformé son pays en camp disciplinaire et mis au fond de ses geôles les citoyens bélarusses qui s’obstinaient à penser. L’énorme tricherie que constituait sa sixième réélection a vu les épouses des candidats d’opposition emprisonnés relever le défi. La ‘’révolution des femmes’’ – derrière elles, de toute la population urbaine – a démontré l’illégitimité du tyran. Celui-ci s’est maintenu sur son trône en la faisant réprimer sauvagement. Il a même fait avion de ligne irlandais dans l’espace aérien européen et l’a détourné sur sa capitale pour ‘’coffrer’’ un dissident réfugié dans l’UE. Tyran, tortionnaire et pirate, l’Homme est une terrible nuisance. De là découlent les sanctions prises à Bruxelles. De là, aussi, la fuite en avant du régime de Minsk dans le giron »protecteur » de Moscou. Celui-ci phagocyte son pays, au passage.
La tentative de déstabilisation de la Lituanie et de la Pologne est allée crescendo depuis la mi-août. Elle constitue la vengeance du dictateur de Minsk, avec l’assentiment et sans doute la contribution de Moscou. C’est l’appui du Kremlin qui rend l’affaire particulièrement dangereuse. Loukachenko est parvenu à organiser un vaste corridor migratoire depuis le Moyen-Orient. Des vols quotidiens de compagnies syriennes, inconnues en Europe, font monter de Damas à Minsk et dans certains aéroports de province des dizaines de milliers d’exilés. Il leur a été délivré un visa pour la Biélorussie et une fausse promesse d’entrée dans l’UE. D’autres liaisons aériennes avec l’Orient, suivant le même schéma, seraient en négociation.
Acte hostile et anti-humanitaire ? Certainement. Volonté d’allumer une confrontation en s’appuyant sur la caution du ‘’grand frère russe’’. En tout cas, Minsk est sur l’offensive et celle-ci s’intègre à la stratégie de Poutine pour affaiblir et désorganiser l’Europe. Doit-on répondre à un coup bas par un coup ciblé ‘’proportionnel’’ ? S’agissant du dernier dictateur absolu que subit encore l’Europe, une opération commando se justifierait parfaitement. Il faudrait le faire atterrir un beau matin à La Haye, opportunément devant la Cour Pénale Internationale et que son procès fasse recette. Ce blog recherche une équipe intrépide des services Action pour assurer ce transfert ‘’sanitaire’’. Présentez-vous au comptoir !
Attention ! avec les meilleures intentions du monde, les actions militaro-humanitaires) finissent souvent très mal !
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