Les élections pour renouveler le ‘’Legco’’, le parlement de la région ‘’autonome’’ de Hongkong, ont généré, le 19 décembre, un taux de participation, de 30 %. C’est le plus bas depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni, en 1997. La raison en tient au principe de réserver, aux seuls ‘’patriotes’’ patentés, la compétition pour les sièges éligibles. La définition de ‘’patriotes’’ en fait le synonyme de ‘’notables assujettis au Parti Communiste Chinois’’. Ces personnages sont le plus souvent achetés par la nomenclature pékinoise, avec la promesse de faire prospérer leurs affaires.
Ces gens n’ont pas attiré les foules. Les citoyens – très majoritaires- n’acceptant pas ce carcan extérieur s’étaient vus supprimer tout choix. La quasi-totalité des candidats d’opposition, qui auraient dû de se présenter, sont morts, en prison, en exile ou cachés chez eux. On ne sera pas trop étonné que, dans de telles conditions, les Hongkongais, éduqués dans les principes de liberté démocratique, aient boudé les urnes. Après la brutale mise au pas de 2020, se poursuit le nouveau cours imposé par les gérontes dogmatiques de Pékin : un mélange de cadre institutionnel, en partie censitaire, hérité de l’ère britannique, et de dictature des collabos du Parti, agissant sur ordre du Parti. Les sièges sont largement attribués aux ‘’représentants des corporations professionnelles ». Quelques uns, moins nombreux qu’auparavant, ont été pourvus au suffrage universel pour les seuls « patriotes », les plus loyaux envers Oncle Xi.
L’avenir s’annonce morose, voire désespérant, pour les Hongkongais qui veulent rester eux-mêmes, garder quelques libertés, se préserver un avenir. Avec la disparition de toute forme de démocratie, s’éteint aussi l’Etat de droit, les libertés de pensée, d’expression et d’association. L’arbitraire et la cupidité s’y substituent. Imaginez cela dans un pays d’Europe occidentale ! Hongkong avait acquis un niveau d’éducation, de revenu et de conscience politique supérieur à la moyenne de ceux des Européens de l’UE. Qu’osons-nous dire face à cette soumission au servage de 8,5 millions de citadins sophistiqués ? Nous n’avions déjà pas protesté très fort, quand a été foulée au pied, par Xi Jinping, la Chartre de Hongkong (sa mini-constitution), bâtie sur un accord international passé entre Londres et Pékin et entré en vigueur avec la dévolution de 1997. Bref, nous allons nous accommoder de l’inacceptable, parce que tous ces gens brimés et qui nous ressemblent, ne sont pas présents devant nos yeux (comme le sont nos présents de Noël made in China).
Au lendemain de la grande ‘’conférence des démocraties’’ tenue par Joe Biden, qu’a-t-il été dit ou fait pour les gens de Hongkong ? Rien, sans doute. L’Occident a ponctué sa belle rhétorique démocratique de propos indignés sur le sort (de fait, terrible) réservé aux Ouïgours. Un seul exemple de violation des droits en RPC, cela suffit : on ne veut pas trop se farcir la tête, mais simplement susciter un peu de mauvaise conscience à Pékin et s’en faire un levier. Les Hongkongais sont des victimes moins ‘’tendance’’, notamment aux yeux des ONG. On les laissera à leur sort, comme beaucoup d’autres catégories opprimées de Chine.
Très bon, comme d’habitude ! Mais l’oncle XI s’est tiré une balle dans le pied à long terme
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Certes.
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