* 8 février – A l’ombre du repli

En Afghanistan, les Talibans se vengent contre les serviteurs de l’administration ‘’pro-occidentale’’ précédente. Selon la Manua [Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan], ils ont tué plus de 100 anciens membres de l’ancien gouvernement. Relayée par le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la Mission reçoit en grand nombre, des signalements crédibles d’homicides, de disparitions forcées et d’autres violations des droits fondamentaux. Le simple fait d’avoir travaillé avec des étrangers est devenu un motif de persécution. Plus des deux tiers de ces homicides ont pris la forme d’exécutions extrajudiciaires commises ‘’à chaud’’, par les ’’nouvelles’’  autorités ou leurs affiliés ».

Où en est-on ? Une réalité féroce est la plongée de la population dans la faim et la misère. Les banques ne fonctionnent plus, le salaire ne sont plus versés, les épiceries sont vides, les hôpitaux ne prodiguent plus de soins, l’électricité est aux abonnés absents et les gens ont faim. A ce niveau de désastre, les violations de droits fondamentaux – ceux qui touchent à la vie et à l’intégrité physique – ne sont plus une préoccupation immédiate. Nos discours bien-pensants sur la très nécessaire scolarisation des jeunes filles escamotent la pleine dimension du malheur afghan. Heureusement, quelques groupes parviennent encore à quitter ce pays maudit. Ils sont de moins en moins bien  reçus en Europe, puisque musulmans.

Est-ce un avant-goût de ce qui attend l’Afrique subsaharienne, une fois les militaires français et européens retirés à la hâte et les ‘’talibans’’ locaux partout installés aux affaires ? L’Afghanistan en Afrique paraissait il y a peu encore, une outrance. On n’en réfute plus autant l’hypothèse. Et honnêtement, cela devrait inquiéter les Africains d’aujourd’hui plus encore que leurs anciennes puissances coloniales.

Depuis que les talibans se sont emparés de Kabou,l le 15 août, on ne sait plus trop quel type de relations ils entretiennent en sous-main avec l’extérieur. L’Amérique, qui les a combattus, a voulu tardivement en faire un ultime garde-fou contre les centrales djihadistes, du moins le temps de vider les lieux. Les barbus ont vite constaté qu’ils étaient incapables de gérer l’économie et même la seule urgence humanitaire. Ils se sont alors résignés à un appel du pied pour être reconnus sur le plan international  et accéder à l’ONU. Gagne-t-on quelque chose à les laisser e face-à-face avec la Chine et la Russie, deux puissances pourtant particulièrement méfiantes à l’égard de l’islam ? L’Occident obtient-il quelques assurances sur la mise entre parenthèse des bases d’activité de Al Qaida et de Daech sur le territoire afghan, source pour lui de menaces terroristes potentielles ? Si oui, sur la base de quel marchandage ?

Voilà des secrets bien gardés. Ils le seront de même quand le dernier militaire français aura définitivement quitté l’Afrique et laissé tomber les Africains. Inch’Allah !

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