*17 février – Complainte du ‘’remercié’’

Congédiés par la junte au pouvoir à Bamako ! On le savait mais le fait est désormais acté. A la veille d’un sommet bicontinental, à Bruxelles, la France et ses partenaires européens officialisent aujourd’hui leur échec au Mali. Neuf années de combat antidjihadiste ont mal tourné, malgré le remarquable succès initial qu’avait connu, en 2013, l’opération Serval et l’arrêt mis à la descente des katibas islamistes sur la capitale. La perspective est celle d’un désengagement logistique complexe et politiquement assez risqué, sous les huées de la base et les provocations de l’ennemi. Un Afghanistan à la française, mais concernant un dispositif beaucoup plus éclaté et clairsemé dans l’espace géographique.

Le président français a dressé ce matin, devant la presse, le bilan suivant :

-« Les États africains comprennent le retrait de la France et de ses partenaires ». On les devine inquiets mais courtois, évitant surtout (pour le moment) de rajouter de l’huile sur le feu. C’est au bien fidèle Macky Sall du Sénégal, présidant actuellement l’Union africaine, qu’a incombé le message attestant la compréhension de la décision des autorités européennes et françaises de retirer leurs troupes du Mali. On n’accable pas l’hôte qui vous a invité.

– La présence française au Sahel va devoir se réduire comme cela a été fait dans le Nord-Mali, a déclaré Emmanuel Macron. Cette évolution, permettra, comme demandé par les partenaires locaux, de la recentrer « là où notre contribution est attendue ». En un mot, si on voit moins les militaires français, ‘’passés sous le radar’’, ils constitueront moins un problème pour les populations africaines.

– Ce ‘’retrait bien ordonné’’ se traduira par la fermeture des emprises de Gossi de Ménaka et de Gao. Les forces armées maliennes et la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) y seront techniquement  associées. ‘’Durant l’opération de repli, les missions de soutien au profit de la Minusma seront maintenues. Une partie des effectifs européens stationnés au Mali seront redéployés au Niger’’.

– « Al-Qaïda et Daech ont choisi de faire de l’Afrique – du Sahel en particulier – et, de manière croissante, du Golfe de Guinée, une priorité de leur stratégie d’expansion ». De ce fait, « il est important pour Paris d’adresser un message de continuité de son engagement au Sahel ». Les pays du Golfe de Guinée seront davantage « appuyés ».

– Les populations civiles seront mises au cœur de la lutte antidjihadiste : il faut « déployer d’abord des programmes civils et sociaux. Ce n’est qu’en complément de ces programmes qu’une action militaire peut être efficace ».

C’est exactement ce qu’on a espéré depuis neuf ans mais qui n’a jamais fonctionné. La conversion aux dures réalités va prendre quelque temps …

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