Il a osé, il l’a fait ! Sa violence va désintégrer une démocratie de grande taille au cœur de l’Europe et jeter notre continent dans le malheur. Ce jeudi restera une date de l’Histoire que Vladimir Poutine aura écrit par des lettres de sang. Et ce n’est qu’un début. Après le Donbass, c’est l’ensemble de l’Ukraine qu’il envahit et qu’il détruit. Il veut mater et décapiter ce pays qui a osé regarder son avenir en direction de l’Ouest … il mettra quelques gestapistes de son cru à Kiev, à la tête du futur »satellite ». En attendant, il soumet la population à ses chars et à ses missiles, fait fuir hors du Pays ceux qu’il a dit vouloir punir et »dénazifier », en espérant au passage provoquer un flux de réfugiés qui déstabilisera l’Europe (on se souvient des méthodes de son complice, Loukatchenko). Au-delà, il projette de redessiner, par la force, les frontières et le système de stabilité de l’UE. Son soliloque rageur devant la télévision du Kremlin menaçait l’Occident, en cas d’entrave à l’invasion en cours, de représailles »comme on en a jamais connues dans l’Histoire » : nucléaires, pour parler clair. On ne peut plus douter qu’il est prêt à aller jusqu’à l’impensable, le crime absolu. Espérons que les Russes s’en apercevront.
Nous sommes tous atterrés, abasourdis à la pensée du martyre promis l’Ukraine et probablement à d’autres contrées vouées à l’absorption dans le »glacis » impérial. Le gouvernement de l’Ukraine va »tomber » mais l’image de son courageux président et la résistance d’un peuple ouvre une perspective plus longue que le seul moment de l’invasion guerrière. Le président français a eu les premiers commentaires qu’il fallait. La France et l’Europe entrent dans une ère de périls. Sauver nos libertés, restaurer la démocratie là où elle est volée, cela implique un coût moral et économique exigeant, une discipline d’unité nationale que les citoyens n’étaient absolument pas prêts à consentir. Cette cause, plus grande que nous, va inévitablement affecter l’écume de nos jours. Elle exigera bientôt de nous certains sacrifices, jusque dans nos foyers douillets et (encore) bien chauffés. C’est l’humanité en soi, la soif de justice, la résilience dans les épreuves et le temps long qui font l’issue d’une guerre. Aujourd’hui, il serait indécent de vanter les règles de la géopolitique. Un petit blog de coin de comptoir de bistrot se sait insignifiant, mais il a à cœur tous ces êtres humains soumis à la folie meurtrière d’un seul. Un moment de silence s’impose.