* 21 mars – La momie passera-t-elle au bio ?

La momie de Staline règne toujours sur un cimetière des peuples. Après ce week-end jalonné de massacres des innocents à travers les cités d’Ukraine, systématiquement détruites par la soldatesque de Poutine, comment pourrait-on se détacher du drame infligé à toute une population ? On assiste à de nouveaux Guernica (ou Alep, ou Oradour) dans Marioupol, Kharkov, Mykolaïv, Kiev, bientôt Odessa, etc. Les habitants sont chassés sous les bombes ou ensevelis sous les obus. Ce ‘’toujours pire’’ advient au lendemain d’une condamnation de l’offensive russe par la Cour Internationale de Justice. Comme pour narguer celle-ci,  puisque, dans la glaçante et insondable doxa du chef de guerre, le glaive décapite la loi et égorge la morale.

La semaine va être consacrée, du côté ‘’civilisé’’ du monde, à toute une série de réunions urgentes, à l’ONU, l’OTAN, l’Union européenne, etc. Tout le monde a compris que Vladimir Poutine s’en fout éperdument et qu’au contraire, il essaiera de forcer la marche de ses troupes, engluées dans les boues du dégel. Mais, pour brandir bien haut sa proie, il doit chercher, chez ses rares alliés, des troupes en renfort, des armes pour refourbir ses arsenaux, un soutien à son intendance. De ce fait, la Chine se retrouve sans l’avoir voulu, en ligne de mire et amenée à dresser un rideau de fumée devant ses intentions.

Etouffer par tous les moyens possibles la machine de guerre russe, c’est possible mais s’avère trop lent pour sauver des vies. Il faudra bien aussi  »user » la majeure partie d’une population, dont le nationalisme chauvin et l’isolement mental ont secrété la dictature de cet ‘’homme fort’’  et qui fait consubstantiellement corps avec lui (les gens conscients, eux, s’en vont). Le seul plan B concevable consisterait en une confrontation frontale, rapidement synonyme d’un holocauste nucléaire. Aucun esprit sensé ne veut en prendre le risque.

Pour repeupler l’Ukraine par une population exogène russophone, à lui soumise (le grand remplacement), va-t-il aller jusqu’à l’emploi d’armes strictement prohibées ? Les bombes à fragmentation et les mines, qui appartiennent à cette catégorie, sont déjà d’usage courant dans son armée. La mise en alerte de crise de l’arsenal stratégique russe ouvre aussi bien la voie à l’introduction d’armes chimiques ou biologiques dans l’offensive contre les villes.

L’arme biologique n’est pas nécessairement la plus tueuse, mais c’est la plus vicieuse. Pas d’explosion, pas de vecteur visible, pas d’odeur mais une paralysie mortelle que l’on ne voit pas venir. Du temps où elle était soviétique, l’Ukraine a développé ce type d’armes pour l’Armée rouge, puis elle a dû les transférer à Moscou, lors de l’implosion de l’URSS. Mais les laboratoires et les laborantins sont restés sur place et l’Occident s’en est bien sûr inquiété. En 1993, Kiev a conclu un accord  avec les Etats-Unis – renouvelé en 2005 – par lequel était encadré et financé une ‘’mise au repos’’ de ces capacités ainsi que des solutions de ‘’recasement’’ pour les techniciens concernés. Le même dispositif a été activé avec la Russie, mais celle-ci a triché et caché ses stocks biologiques et chimiques. Elle est donc toujours susceptible de passer à l’acte. Comme de règle, dans une présentation FSB des choses, le régime moscovite commencerait par accuser les gardiens américains des accords et leurs partenaires ukrainiens ‘’nazis’’ de s’apprêter à attaquer la Russie avec ces armes abominables … pour mieux les utiliser lui-même, le premier. Un peu comme l’histoire du passant qui hurle ‘’au voleur’’ pour mieux détrousser les badauds …

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