Les »en même temps » peuvent apporter quelque fâcheuse confusion dans l’effort de résistance à l’agression russe en Ukraine. Il est vrai que le gouvernement de la Pologne éprouve beaucoup de difficulté à s’affranchir de son image d’extrême droite »de Grand Papa ». Ses prises de position par rapport à l’indépendance de la Justice dans une démocratie, ses préjugés raciaux d’un autre temps, son rigorisme imbécile sur la question des libertés sexuelles agacent. Mais depuis un mois et demi, le territoire polonais constitue la ligne de front de l’Europe et la société polonaise accueille avec générosité quelque deux millions d’Ukrainiens exilés de guerre. Ce n(est pas rien. Etait-ce, alors, le meilleur moment pour ressortir les vieilles rancœurs partisanes ?
Sur TF1, le Président-Candidat français n’a pas résisté à l’envie de traiter le premier ministre Mateusz Morawiecki d »’antisémite d’extrême droite, qui interdit les LGBT ». En conséquence, l’ambassadeur de France à Varsovie a été convoqué au ministère des affaires étrangères pour se faire »secouer les puces ». L’offense était, peut-être, méritée; sans doute, un peu exagérée; certainement, inopportune en ce qu’elle a affiché une dispute entre deux capitales alliée, ce qui ne peut que réjouir l’Ennemi commun. Le dirigeant polonais stigmatisé aurait surtout un peu trop frayé avec une politicienne française d’extrême droite, qui se trouve être (par coïncidence) la rivale principale du numéro un français dans une campagne électorale parvenue à son climax. La petite musique de la politique extérieure se joue sur deux claviers désaccordés :
En même temps, alliés et ennemis… En même temps, chef de guerre et partisan impulsif … En même temps, des propos pas faux et très dommageable à notre Europe commune …