* 26 mai – L’artificier fou

Si en matière de bellicisme, un train en cache souvent un ou plusieurs autres, il y a un pays dont la constance dans l’agressivité ne se dément jamais : la Corée du Nord ermite  du ténébreux Kim Jong-Un. Même la survenue dramatique du COVID ne change rien à cette constante. Malgré le constat de quelque 70 décès ‘’officiels’’ – que les Nations unies corrigent entre 35 000 et 100 000 morts au sein de cette population non vaccinée et particulièrement vulnérable au virus -, le régime de Pyongyang fanfaronne et menace ses ennemis. Car telle est sa nature. Alors que la veille, la propagande locale montrait les rues de la capitale désertes, vidées de leur population, une foule de plusieurs dizaines de milliers de citoyens-robots s’est réunie pour l’enterrement du Maréchal Hyon Chol-chae. Tout tient au symbole du jour et le focus était sur le périple du président Joe Biden en Corée du Sud et au Japon. Kim n’aime pas ça.

Pour ‘’saluer’’ son ennemi préféré,  un missile balistique intercontinental (ICBM) a donc été tiré le 25 mai, couronnant un bouquet d’une de la vingtaine de provocations du même ordre, toutes dédiées à l’Occident exécré et au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ce dernier est fautif d’avoir sanctionné l’inconduite nucléaire totale de ce pays hors-la-loi. Bien entendu (ce n’est pas nouveau) la Mer du Japon en a été la cible et le réceptacle. Faute de pouvoir encore vitrifier les Etats Unis (mais quand-même, Guam et Hawaï), Pyongyang s’applique à démontrer sa capacité à dévaster l’archipel nippon. L’étape d’essai en  cours porterait sur la manœuvrabilité de missiles en vol plané hypersonique. Cette technologie impressionnante, très prisée des dictatures, rendrait quasi-impossible l’interception en vol par des systèmes antimissiles. Ambitieux ! En fait, aucun tir d’essai n’a encore été un succès patent, le second s’étant même perdu à la limite de la stratosphère. Qu’importe, l’artificier est têtu !

La seule bonne réplique à l’agitation nord-coréenne restant le calme et la sobriété de parole, Washington a laconiquement appelé Pyongyang à ‘’s’abstenir de nouvelles provocations et à s’engager dans un dialogue de fond constructif ‘’. ‘’Un message pour Kim ?’’, a-t-on demandé à Joe Biden. La réponse, ‘’Bonjour. Point final’’ a dû frustrer l’intéressé. Les pourparlers entre les deux capitales sont, on le sait, au point mort depuis l’échec du sommet Kim – Trump de 2019, à Singapour. Le Nord-coréen y avait aisément manipulé le populiste à la chevelure orange. Depuis lors, le régime nord-coréen a ignoré toutes les offres de dialogue formulées par Washington, auxquelles manquaient la théâtralité. Se faire voir, voilà l’obsession.

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