En août, l’épidémie de bellicisme a prospéré : après avoir officiellement recensé 4,8 millions d’infections pour seulement 74 morts, la Corée du Nord a annoncé en avoir fini avec la pandémie de Covid-19. Aux dires de Kim Yo-jong, l’influente sœur du dictateur, le virus aurait été introduit par des tracts portés par des ballons gonflables. La contamination de la prison-ermite serait surtout imputable à ces slogans politiques. Kim Jung-un menace en conséquence Séoul de représailles militaires. Dans cet esprit, des essais de nouveaux types de missiles balistiques se poursuivent aussi, en Mer Jaune. Un des objectifs est de se donner les moyens de frapper Hawaï ou la Californie.
Evoquant des attaques préparées par des milices pro-iraniennes, notamment le Djihad islamique et ses brigades Al Qassam, Israël a lancé une nième offensive ‘’préventive’’ contre l’enclave palestinienne de Gaza (bilan : une quarantaine de morts) : il n’y a que par la guerre que les deux camps extrêmes parviennent à nourrir leur popularité partisane auprès de leur public. Leurs intérêts antagonistes convergent, un grand classique des relations internationales.
En Irak, pays sans gouvernement 10 mois après les élections, la mouvance pro-iranienne et les réformateurs sont mis en difficulté par les partisans du chef religieux Moqtada Al-Sadr (faussement démissionnaire),. Ceux-ci occupent les sièges des institutions de pouvoir et exigent un gouvernement à leur convenance.
Autour de Tripoli, les deux camps lybiens recommencent à en découdre pour le contrôle de la capitale.
En Ethiopie, le conflit s’est rallumé aux frontières du Tigré, replongeant les populations du Nord dans la pénurie et la misère. Les rebelles ont fait main basse sur les moyens du PAM. Après cinq mois de trêve, le conflit dégénère à nouveau.
Le Rwanda profite de la confusion générale pour réactiver ses milices tutsi en RDC. Le sinistre M 23 répand barbarie dans les deux Kivu. Derrière cette terreur, il facilite la mainmise (le pillage ?) rwandaise sur les richesses minéralières congolaises : Kigali devient le 3ème ‘’producteur’’ mondial de Cobalt et Cotran, des ressources pourtant absentes de son sous-sol.
Les exilés se bousculent sur la route des Balkans et pour traverser la Manche, se heurtant à des politiques de refoulement de plus en plus assumées et illégales.
A Rome, la perspective d’élection d’un gouvernement néo-fasciste conduit par Georgia Meloni, contribue à faire dévisser l’€uro, car elle annonce de nouveaux spasmes pour l’Europe. Jusqu’à Liz Truss, nouvelle première ministre britannique, qui s’est demandé si E. Macron ne serait pas, après tout, l’ennemi de son pays (!). Elle promet de détruire les accords post-Brexit et de jouer la cofrontation avec l’U.E. On le voit, le populisme imbécile prospère sur toute la planète …
La revendication par les Etats-Unis de la frappe aérienne qui, à Kaboul a tué Ayman al-Zawahiri, successeur de Ben Laden à la tête d’Al-Qaida et dernier concepteur vivant des attentats du 11 septembre 2001, met en lumière la sinistre persistance de l’implantation terroriste en pays Taliban. L’opération américaine alimente la fureur au sein de la comète islamiste. Elle incite à un parallèle, dans le camp chiite, avec la violente agression dont a été victime, le 12 août, l’auteur des ‘’Versets sataniques’’, Salman Rushdie. La fatwa lancée en 1979 par le défunt ayatollah Ruolah Khomeini a gardé son pouvoir assassin.
En contre-point, la visite du président français en Algérie cherche les formes d’un rabibochage ponctuel. Il y a peu encore, Paris privait les Algériens de visas pour contraindre leur gouvernement à reprendre ses nationaux expulsés de France. Les clameurs d’affection françaises ont malgré tout un parfum de gaz, énergie dont l’Europe est fébrilement en quête. Paris va céder un peu de son levier de torsion sur les visas étudiants et professionnels. Rien, donc, de très cohérent sur le moyen – long terme, mais un progrès d’ambiance toujours bon à prendre.
Bientôt, un quatrième tableau de l’actualité en août. Donc, comme dirait l’orchestre de Ray Ventura : »tout va très bien, Mme la Marquise ! »