* 16 novembre – Pluie de missiles, orage diplomatique

Frisson, … l’Occident – et le monde – se sont perçus, un court moment, confrontés au scénario cauchemar d’un engrenage entre l’OTAN et la Russie, après que des éléments de missile se sont abimés en territoire polonais, à quelques kms de la frontière ukrainienne. Le G 20 a débattu l’affaire, par ailleurs soumise à consultations à l’OTAN, au titre de l’article IV de la Charte atlantique. Pour la première fois depuis 1945, le sol de l’Union européenne semblait ciblé par une frappe d’agression. Une enquête est en cours. La circonspection s’est néanmoins imposée, vu la hauteur exceptionnelle des enjeux et les conséquences potentielles d’une éventuelle réplique occidentale. On se souviendra du 16 novembre comme ouvrant des perspectives inédites qui donnent le vertige. Le réflexe de prudence a été sage : le gouvernement polonais a vite sonné la fin d’alerte, de l’alerte précisément déclenchée par la retombée d’un anti-missile ukrainien. Il s’agirait d’un effet collatéral de la ‘’pluie de missiles’’  précipitée sur l’Ukraine par l’armée d’invasion russe.

Bien que très malheureux (il a fait deux victimes), l’épisode a fourni une illustration saisissante de l’acharnement russe à détruire son voisin de l’Ouest, là où il ne peut pas le mettre sous sa botte. Il est survenu au lendemain d’une cuisante défaite russe dans la cité sudiste de Kherson, libérée grâce à l’alliance de la vaillance ukrainienne avec les armes occidentales. S’en est suivie la vengeance de Moscou sur les villes ukrainiennes, visant à en détruire les infrastructures et à terroriser leurs populations, plongées dans la pénombre et dans le froid.

Le moment (mal) choisi ne pouvait qu’impressionner les participants aux deux grands fora internationaux en cours : la COP 27 de Charm El Sheikh et, plus encore, la réunion du G 20, à Bali. Partant, la propension du monde émergent – et même de la Chine – à l’évitement du sujet a été battue en brèche. L’isolement patent de la délégation russe, conduite par Serguei Lavroff, combinée à la plume habile de la délégation française, ont produit un texte articulé autour de la ‘’condamnation de la guerre, qui sape l’économie mondiale’’. Personne ne contestant le fait que l’initiative en est imputable à la seule Russie, la responsabilité de l’agresseur ressort bien en filigrane. Nouvelle défaite, diplomatique, celle-là, pour Poutine.

Souhaitons-lui tous les déboires d’une action criminelle ratée et la contestation du peuple russe, en retour.

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