Des personnages très comparables

Je me suis longtemps méfié du syndrome de Godwin qui voudrait que face à l’horreur politique et humanitaire, on effectue presqu’automatiquement un parallèle avec Hitler et son troisième Reich. Je ne suis plus aussi sûr, depuis un an, que cette outrance ou ce réflexe d’indifférentiation soit aussi abusif que ça. La voie morbide suivie par Vladimir serait-elle un peu copiée sur le  »Mein Kampf » d’Hitler que ça ne me troublerait pas plus que ça.

On peut dire que des deux côtés les agressions et les objectifs d’invasion / annexion ont été nourris de longue date et entraient dans le cadre d’une vengeance contre les démocraties occidentales (suite à la défaite de 1918 ou à l’implosion de l’URSS, au bénéfice de l’Occident). Ces plans n’ont pas été totalement cachés mais n’ont pas été clairement perçus de l’Occident, lequel n’a, dans les deux cas, pas vraiment cru à ses projets d’empire et aux énormes discriminations politiques ou raciales qu’ils impliquaient. La tromperie a précédé l’attaque. Pour Adolf, le monde slave était composé de sous-hommes, la Pologne devait être démembrée; pour Vladimir, l’Ukraine n’existait simplement pas. On a continué à vouloir raisonner Poutine malgré tout comme on pensait calmer Hitler par des approches illusoires du type de Munich.

On me dira que Moscou ne s’est pas rendu coupable de la Shoah. C’est vrai, mais la différence ne tient qu’au ciblage des populations civiles qui ont été et sont massacrées. La Russie cible les quartiers résidentiels et les habitations à l’aveuglette quand l’Allemagne nazie débusquait ses victimes. Les deux ont déporté, exécuté, torturé sans limite. Vladimir a mille fois mérité son inculpation par la CPI (qu’il ne reconnait pas) pour crimes contre l’humanité. Il a de plus transformé la vie de ses concitoyens en un enfer totalitaire et sacrifié sans scrupule la  »chair à canon ». Gageons que lui aussi échappera à son Nuremberg. En effet, on ne voit pas en Russie de plan B pour la paix et encore moins une perspective de défaite militaire complète. Enseignées dans les écoles, la haine des Occidentaux et la dénonciation des  »menaces systémique » qu’ils feraient peser sur la Russie promettent d’ancrer dans la durée la volonté de poursuivre les hostilités.

Resterons-nous simplement protagonistes ou deviendrons-nous cobelligérants ? Chez nous, au moins deux générations vont devoir porter ce fardeau. Le syndrome de Godwin n’est pas si faux.

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