13 décembre – Prix Nobel de la paix 2022 : résistance et humanité

En temps de guerre, le prix Nobel de la Paix constitue une arme morale. Ne quittons pas l’année sans considérer le beau cadeau d’anniversaire fait à Vladimir Poutine, le 10 décembre : l’opposant bélarusse Alès Bialiatski, l’ONG russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles se sont vu remettre le prix Nobel de la paix à Oslo. Des choix très politiques pour booster la volonté de résistance à la dictature poutinienne. Issus des trois principaux États protagonistes du conflit, tous trois ont été honorés pour leur engagement en faveur des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique face à la monté des populismes autoritaires.

‘’Les récipiendaires représentent la société civile dans leurs pays, le droit de critiquer le pouvoir, les droits des citoyens, la lutte contre les crimes de guerre, contre les abus de pouvoir’’, a justifié l’académie Nobel. De fait, les trois lauréats incarnent la paix et démocratie, des biens qui nous sont contestés.

– Alès Bialiatski est l’un des initiateurs du mouvement pour la démocratie qui a émergé au Bélarus au milieu des années 1980. Il est important que cette nation brimée, qui a produit il y a deux ans une admirable ‘’révolution de femmes’’ (les épouses des militants emprisonnés), ne tombe pas dans l’oubli. Ce défenseur des droits est connu pour son travail à la tête du Centre Viasna, l’organisation de défense des droits de l’homme en Biélorussie. Vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains, il est emprisonné depuis le 14 juillet 2021 dans l’attente d’un procès où il est passible de douze ans de prison pour ‘’contrebande’’ d’espèces au profit de l’opposition. Sa situation illustre le ‘’crime’’ que constitue tout contact maintenu avec le monde extérieur. En son absence, c’est son épouse Natalia Pintchouk qui a reçu la récompense. Celle-ci a répété quelques-uns des mots de son mari, notamment ceux dans lesquels il appelle à se dresser contre l’internationale des dictatures : ‘’actuellement, des milliers de personnes sont derrière les barreaux en Biélorussie pour des raisons politiques et ils sont tous mes frères et mes soeurs. Rien n’arrêtera la soif des gens pour la liberté’’.

– L’ONG russe Memorial documente les crimes commis par le pouvoir soviétique puis russe. Quelques jours avant l’invasion de l’Ukraine, le pouvoir poutinien a dissous cette association, qui fait figure d’opposition interne parce qu’elle brise l’omerta sur l’Histoire. Depuis, ses membres poursuivent leur travail en exil dans différents pays du monde. Le président de Memorial, Ian Ratchinski, a dénoncé les ‘’ambitions impériales’’, héritées de l’URSS. Pour lui, la Russie de Vladimir Poutine a détourné le sens historique de la lutte antifasciste au profit de ses propres intérêts politiques. Désormais, ‘’résister à la Russie équivaudrait à du fascisme’’, comme le martèle la propagande russe au quotidien. 

– Le Centre ukrainien pour les libertés civiles (CLC), créé en 2007, est basé à Kiev. La mission du CLC est de promouvoir les valeurs des droits de l’homme et de la démocratie en Ukraine et dans la région de l’OSCE. Sa dirigeante, Oleksandra Matviïtchouk, a de nouveau appelé à la création d’un tribunal international pour ’’ juger Poutine, Loukachenko et d’autres criminels de guerre’’.

En cette année de guerre et d’injustice, dans le sillage de l’invasion russe en Ukraine, le signal fort lancé par l’académie Nobel nous rappelle que la résistance commence et débouchera sans doute depuis l’intérieur des dictatures. En 2021, le comité Nobel avait récompensé les journalistes Maria Ressa et Dmitri Mouratov ‘’pour leurs efforts visant à défendre la liberté d’expression, qui est une condition essentielle de la démocratie’’. 

L’action pour une Paix dans la Justice de tels personnages assez extraordinaires doit guider nos pas.

* 15 novembre – Le flop des politiques migratoires

Le gouvernement français présente au parlement la 22 ème loi sur les migrations (et le bon respect de l’ordre public) depuis 1980. C’est dire si cette agitation législative a permis de régler la question et si les mesure accumulées ont été efficacement mises en œuvre. Le prochain rajout se signale par l’angle d’attaque le plus commun qu’il soit : créer un titre spécifique de séjour pour répondre au besoin des métiers en tension. Non seulement tous les Etats industrialisés font cela depuis belle lurette – il faut cajoler l’économie – mais la France elle-même dispose déjà de mécanismes pour régulariser les ‘’sans papiers’’ (en fait, ‘’sans titre de séjour’’), dont la souvent citée circulaire Walls, largement laissée à la discrétion des préfets et donc appliquée sans uniformité d’ensemble. ‘’En même temps’’, l’essentiel du dispositif ‘’proclamé’’ touche à l’expulsion (excusez moi : à ‘’l’éloignement’’) des illégaux déboutés de l’asile comme du séjour, frappés d’une ‘’Obligation de Quitter le Territoire Français’’ (OQTF). ‘’Qu’ils retournent en Afrique !’’ (y compris ceux originaires d’Asie et du Moyen Orient), comme prétend l’affirmer un député du RN pas vraiment exempt de sentiments racistes. Paris se donne l’apparence de faire du nouveau, mais en fait … ressort le marronnier habituel de sa politique intérieure politicienne, pour ne pas dire ‘’démagogue’’.

Pourtant, les quelque 250 exilés arrivent par Toulon, fraichement débarqués du navire associatif ‘Ocean Viking’ en zone militaire. En bout de course et affecté des symptômes du Radeau de la Méduse’’, leur bâtiment a été soumis, trois semaines durant, à toutes les avanies imaginables. Venant de Libye, ses passagers – dont une cinquantaine d’enfants – ont été esclavagisés et, certains même, torturés. Ils ensuite ont été lâchés sur les eaux du grand cimetière méditerranéen, qui ont fait encore 1200 morts ces dix derniers mois.

Mais l’Italie de Georgia Meloni conserve toute la morgue inhumaine du sieur Matteo Salvini, ce dernier étant toujours à la manœuvre en tant que ministre des Infrastructures et donc des ports. Elle n’a pas voulu d’eux. La France s’est donc offerte une belle séquence de ‘’donneuse de leçons, aux dépens de sa sœur latine. La tentative soigneusement menée pour apprivoiser le nouveau gouvernement ‘’post-faciste’’ de Rome et les intentions relativement ‘’civilisées’’ de Georgia, en jouant sur la fibre pro-occidentale de la présidente du gouvernement, ont  fait long feu. En plein conflit Est-Ouest, c’est plutôt dommage. D’autant plus que l’ex-présidence française de l’Union s’était échinée cet été à faire adopter une clé de répartition quasi-automatique des exilés secourus en mer. Paris a profité de ‘’l’incident de l’Ocean Viking’’ pour se désengager des promesses récemment faites à sa voisine : 3500 transferts en France des naufragés parvenus en Italie par la mer. Est-ce là une bonne leçon ou simplement une débandade ?

Dans le même élan, on bétonne, avec le Royaume Uni, la côte du Pas de Calais pour contrarier les départs toujours plus nombreux vers l’Angleterre. Plus de vigiles, plus d’interceptions en mer, des radars, des retours manu militari au point de départ. Au Nord, les exilés sont donc bloqués en France en position terminus. Au Sud, ils sont interdits d’entrée, traqués dans les trains, pourchassés dans les Alpes, les frontières se voulant hermétiques. Tient-on tant que ça à ‘’garder les nôtres’’ sur le territoire français, tout en clamant qu’on va les en expulser ? Car on sait bien que chaque ‘’éloignement’’ exige l’acquiescement d’un gouvernement de destination (production d’un laisser-passer consulaire ; autorisation de survol ou de débarquement…), lui-même précédé par une identification précise. Va-t-on lancer une mini-opération Barkhane dans chaque pays du Sud pour y forcer le retour des déboutés par la force militaire ‘’post-coloniale’’ ? On imagine la popularité déjà basse de la France dans le monde émergent chutant dans les sous-sol de l’enfer bouddhiste…

Vous l’avez compris : il s’agit de forcer des flux et de marquer des points contre nos partenaires beaucoup plus que de sauver des malheureux accablés et menacés par les flots. Une certaine agence Frontex et les navires des Etats sont supposées appliquer le droit de la mer mais où sont ils ? Seuls, les rafiots des ONG tentent de faire le travail. On s’en prend aux associations comme aux malheureux ballotés par les flots. Pendant ce temps, les Etats flottent, sans cap ni boussole, sur les eaux brunes de la propagande populiste… flop…flop…flop !

* 4 octobre – Bottes molles

Le commandement de l’opération spéciale en Ukraine est de plus en plus désigné comme responsable de la déroute militaire russe à Lyman. Ramzan Kadyrov, le potentat tchétchène dur des durs, s’en est prend directement aux plus hauts responsables militaires russes, à commencer par le colonel général Alexandre Lapine, responsable des opérations dans cette ville du Donetsk. Mais, au-delà, il vise le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, le chef d’état-major, Valéri Guerassimov, voire, par allusions, Vladimir Poutine lui-même. Il est reproché à ce dernier d’être ‘’mal informé’’. De fait, à peine claironnée, l’annexion russe se trouve rognée par les avancées ukrainiennes à l’Est et au Sud. La Russie prend conscience des failles majeures dans sa conduite de la guerre.

Kadyrov fustige en vrac l’incompétence des officiers supérieurs sur le terrain, leur absentéisme, la faiblesse de la logistique et le népotisme régnant aux armées. Coutumier de l’outrance, il réclame des ‘’mesures plus radicales’’, telle l’utilisation d’armes nucléaires tactiques sur le front ukrainien. Fait nouveau, il a suscité des échos auprès de certains  oligarques (Prigojine) ou d’anciens hauts gradés. Pour le politologue Abbas Galliamov. ‘’les failles ne vont cesser de grandir… Poutine estimant que l’armée l’a trompé en se prétendant plus forte qu’elle ne l’est’’. Les généraux russes en voudraient à Poutine et au FSB d’avoir mal analysé la situation en Ukraine avant de lancer les hostilités. Bref, à Moscou aussi, il y a des fuites de gaz dans l’eau.

Conclusion du Monde : C’est bien la crédibilité de Vladimir Poutine qui est atteinte. Il aurait personnellement ordonné de tenir les poches – mal défendues – de Lyman et de Kherson. Ensuite, le commandant en chef des armées n’a cessé de remplacer, tout au long du conflit, les généraux chargés des opérations. Tout cela rappelle la mauvaise gestion du champs de bataille pratiquée par Adolf ou par le Petit Père des Peuples. Les dictateurs mégalomanes ne sont jamais des génies militaires. Toute attaque contre l’état-major devient dès lors une remise en cause de ses choix, peut être des lézardes dans son pouvoir absolu.

Vous reprendrez bien un peu de gaz, avant la campagne hivernale ?

* 12 septembre – Front haut

Toute une époque s’efface avec la disparition d’Elisabeth II, la souveraine parfaite. L’héritage géopolitique, c’est celui d’hier, le 11 septembre. L’avenir, lui, passe par l’Ukraine.

L’aide militaire occidentale couplée au courage des combattants ukrainiens montre son efficacité. La fulgurante contre-offensive de Kiev, lancée le 6 septembre dans la région de Kharkiv au nord-est du pays, a forcé l’armée russe à fuir en ordre dispersé. Deux localités stratégiques sur la route de Kharkiv, seconde ville du Pays, – Balakliïa et Izioum – et plus de 3000 km² sur 50 km de profondeur ont été repris à l’occupant. Ceci place l’armée ukrainienne en meilleure position pour opérer une percée dans le Donbass. ’Le drapeau ukrainien flotte sur un territoire ukrainien libéré, sous le ciel d’Ukraine », comme le commente Volodymyr Zelensky et cela stimule le moral de tout un peuple, mais cette seconde bataille remportée sur l’ennemi russe – après celle de Kiev, en avril – ne décidera pas à elle seule de l’issue de la guerre.

Rien n’est encore acquis mais la débandade russe illustre bien les failles d’une armée d’invasion sans motivation et mal dirigée. Le mythe de ‘’l’invincibilité’’ de la seconde armée du monde n’impressionne plus personne. Au vu de l’usure de cette machine de guerre, l’autre axiome affirmant l’innocuité des sanctions contre le pays-agresseur s’effrite rapidement.

Cependant, Kiev se garde de triomphalisme prématuré. Primo, l’autre offensive menée simultanément vers le Sud, ne connaît pas de progression fulgurante. Secundo, l’armée russe prépare sa contre-offensive et n’observera pas les lois de la guerre. Tertio, elle se venge en détruisant les infrastructures et l’habitat, comme pour inverser, au profit de l’agresseur, la politique de la terre brûlée de Staline. Cette horrible conflit n’a pas fini de dévoiler sous nos yeux les abîmes de la déshumanisation.

 Le chantage à la provocation d’un second Tchernobyl affiche un machiavélisme absolu. Après son évocation, au début du conflit, de possibles frappes nucléaires stratégiques sur les villes européennes, Poutine passe à une forme inédite du terrorisme nucléaire civil, porteuse d’effets comparables. La complexité de la question tient, certes, à la localisation sur la ligne de front dela centrale nucléaire de Zaporijia. Le Kremlin en joue pour empêcher l’armée ukrainienne de se déployer pour défendre la région. Son raisonnement dicte que, sauf résignation ukrainienne au vol pur et simple de cette infrastructure essentielle (20 % de la production électrique du Pays) et à son détournement sur le réseau russe, les défenseurs et les opérateurs ukrainiens pris en otages dans la salle de contrôle auraient à assumer la responsabilité de la catastrophe. L’Europe affolée n’aurait plus alors qu’à s’en remettre aux ingénieurs de la force occupante pour tenter de limiter les dégâts. Elle n’aurait d’autre choix que de reconnaître la ‘’russification’’ du territoire et d’abandonner la cause de Kiev.

L’Agence Internatioale de l’Energie Atomique, qui fait rapport au Conseil de Sécurité, ne peut se permettre de rentrer dans ces considérations : elle doit s’en tenir aux aspects techniques. Après sa visite du site nucléaire ukrainien, Rafael Grossi, le directeur général de l’AIEA n’en décrit pas moins, dans son rapport, une situation intenable :’Nous jouons avec le feu et quelque chose de vraiment, vraiment catastrophique pourrait se produire’’… L’Argentin s’est dit prêt à entamer immédiatement des consultations pour parvenir à l’établissement d’une ‘’zone de protection’’.

En fait, celle-ci impliquerait un recul des forces de l’occupant. C’est donc le bon moment pour renforcer les sanctions.

* 7 septembre – La matrice du monde à l’image du climat

Les Etats Unis, la Chine et l’Europe, les trois principaux moteurs de l’économie mondiale se grippent en même temps. Le repli de chacun sur soi et contre les autres porte en fait un nom : le déclin du cadre multilatéral des relations internationales. On perd tout ce qui nous permettrait de vivre ou de circuler sans crainte sur la planète en échappant à la Loi de la jungle. Cette matrice est composée des instruments juridiques régissant les relations entre les acteurs internationaux, des autorités et agences supra-nationales structurant des régions (UE, ALENA, Communauté andine, Ligue arabe, etc..) ou des activités fonctionnelles (Croix rouge, G 8, OPEP, OMC, OCDE, Nations Unies et leurs organes spécialisés, etc.).

Du fait de son rôle de forum global de la paix, de la coopération, du développement et de la sécurité juridique, l’ONU en constitue le chapeau. Mais, quels acteurs, quels Etats le respectent encore vraiment, à l’heure des plus graves menaces contre la Paix depuis 1945 ? Aucun. La paralysie désespérante du Conseil de Sécurité – due aux blocages russe et chinois, mais tout autant à l’absence de réforme en son sein – a anihilé toute capacité à servir d’intermédiaire dans les conflits et d’aiguillon dans la résolution des menaces globales. Le système mondial est fantômatique et la Loi de la jungle revient en force.

La stabilité du monde et la justice des hommes jouissaient des meilleurs chances lorsque toutes ses structures agissent comme lubrifiant des contradictions et des chocs planétaires. On pouvait alors espérer des marchés qu’ils convertissent cette stabilité en croissance, un autre mode de désarmement des tensions. Aujourd’hui, les marchés se cassent en blocs régionaux. Leur fonctionnement vise le plus souvent au rapport de forces voire à la domination. Les sanctions sont reines, les règles, caduques.

La matrice du monde fonctionne en fait à rebours, en grande partie parceque les Etats et leurs citoyens tentent d’échapper aux règles de la coexistence multilatérale, préférant servir leurs bases populaires, voire les fantasmes populistes en vogue. Chaque gain se fait aux dépens de publics étrangers, ce qui relance les conflictualités en boucle… Ce phénomène est illustré par la crise de l’énergie, en partie alimentée par la guerre en Ukraine (en fait l’offensive russe contre l’Occident) et par la politisation du commerce, mais aussi en partie, par la spéculation d’entreprises dénuées de toute conscience sociale.

L’inflation actuelle devient systémique et elle s’emballe par anticipation d’un futur supposé pire encore : va-t-elle muer en récession globale, cet hiver ? Va-t-on avoir froid, connaître des rationnements, voir notre pouvoir d’achat fléchir et le train de vie de l’Etat, grêvé par l’explosion du coût des filets sociaux ? Va-t-on refuser le prélèvement nécessaire au rétablissement de notre capacité de défense, à l’heure où des millions d’hommes libres sont massacrés, déportés, esclavagisés et où nous sommes nous-mêmes menacés d’holocauste ? La conférence de revue sur la non-prolifération nucléaire avait déjà tourné à l’échec au printemps.

Dans le court terme, on assiste au rush gazier de l’Occident sur l’Arabie et la Qatar, l’Algérie, … à l’heure où Gazprom coupe les vannes à grand renfort de mises en scène tragicomiques. Mettre la main sur de nouveaux gisements d’énergie implique moultes complaisances et courbettes envers des émirs, gourmands en armement et, par ailleurs assez méprisants des droits humains. Cela confirme au passage le biais pro-sunnite de la classe politique en Occident, plus portée à fustiger le radicalisme de l’Iran chiïte qu’à rechercher la coexistence des deux écoles de l’Islam.

Le jihadisme des principales multinationales terroristes, continue de progresser en Afrique sub-saharienne. Il se rapproche irrémédiablement des régions côtières. Les victimes civiles sont nombreuses au Mali (en dépit ou plutôt à cause de la présence des mercenaires Wagner) et au Burkina Fasso. La Minusma se heurte, à son tour, à l’agressivité des dirigeants de Bamako. Ceux-ci se lancent dans des campagnes de diffamation manifestement téléguidées par Moscou. Poutine ou l’émir de Daech, maître de l’Afrique ? Cela jetterait plus d’un milliard d’humains dans un abîme de souffrance.

L’abandon des priorités de la transition climatique saute aux yeux, alors qu’un été caniculaire et enflammé suivi d’immenses innondations (le Pakistan est en perdition) rappelle à tous l’acuité de la crise climatique. A deux mois de la COP 27 à Charm-el-Cheikh, l’Occident boude la conférence préparatoire consacrée à l’adaptation consacrée au contient africain. L’Afrique est frappée plus durement que d’autres, par un défi qui dépasse ses capacités et sa médiocre gouvernance. Dans le même ordre d’idées, la conférence internationale sur le haute mer a également jeté l’éponge, en raison de la cassure de la communauté mondiale.

La communauté internationale, kesako ? Plus encore que l’ONU, elle recouvre tous les égoïsmes et toutes les démissions. Autant dire qu’elle est, sur un plan opérationnel, moribonde, incapable de répondre aux grandes urgences et de travailler au rétablissement de la Paix. Ceux, dont les médias, qui l’invoquent à tort et à travers sont des naïfs ou des hypocrites impénitents. Le multilatéral avait constitué un vrai trésor au cours des anées 1990. Des murailles de confiance, de coopération et d’ouverture pourraient, dans l’avenir, remettre le train mondial sur de bons rails. Mais probablement pas sans un réveil assez brutal.

* 5 septembre – Un train fou peut en cacher plein d’autres

L’Eté aura généré quelques idées noires quant aux perspectives dans et hors les frontières. Elles ont été exprimées par E. Macron depuis son estivage de Borne-les-Mimosas (sans rapport avec la première ministre) : ‘’il faudra de la force d’âme pour affronter l’avenir… l’abondance, l’insouciance, c’est fini’’. En politique intérieure, le président français a en fait annoncé la fin du ‘’quoi-qu’il-en-coûte’’ mais pas vraiment la sobriété. Les esprits ont été marqués par l’ampleur des incendies en Europe, les inondations gigantesques au Pakistan, tout cela préfigurant le climat invivable des prochaines décennies. Par malchance, Etats Unis, Chine et Europe, les trois principaux moteurs de l’économie mondiale se grippent. La crise de l’énergie s’y rajoute : l’inflation élevée actuelle va-t-elle muer en récession globale, cet hiver ?

Sur le plan géopolitique, les foyers de crise sont anciens, mais les braises se ravivent rapidement. Parmi de multiples interrogations conjoncturelles : ‘’allons-nous vers un double conflit majeur autour de l’Ukraine et autour de Taiwan’’ ? Attention, au carrefour des voies : le train fou que l’on voit peut en cacher bien d’autres…

La visite à Taipeh de la présidente de la chambre des représentants, Nancy Pelosi, dûment couverte par un échelon aéronaval de l’US Navy, n’a guère apaisé les tensions et elle a même été mal perçue en Corée et au Japon. Malgré sa légitimité et sa portée morale, elle aura surtout offert un prétexte au déclenchement des foudres gesticulatoires de Pékin. En vrai grandeur et à armement réel, l’Armée Populaire de Libération a conduit une répétition  de blocus de l’île depuis six côtés. Elle a mimé une agression militaire et montré au passage un fier mépris pour la vie des 25 millions de  »compatriotes » taiwanais. Des missiles ont été lancés en survol de l’Ile et jusque dans la ZEE japonaise. La ligne médiane du détroit de Taiwan a été  franchie par l’aviation militaire. La RPC est prête pour la guerre.

Cette mobilisation guerrière s’est poursuivie trois jours, publication à l’appui d’un ‘’livre blanc’’ confirmant l’intention d’une invasion de l’Ile pour en extirper ‘’les séparatistes’’ (les citoyens ordinaires). Il est moins question d’intégrer Taiwan à la Chine que de la soumettre à la loi totalitaire et répressive du Parti communiste. En RPC, l’Etat n’est d’ailleurs qu’un sous-produit idéologique du Parti, qui est, lui, la totalité du pouvoir.

Pour ne pas déserter le terrain, Washington a remis le couvert (seconde mission parlementaire, passage de navires de la Navy dans les eaux internationales, vente de missiles anti-aériens pour la défense îlienne). Le rapport de forces Est-Ouest permet de retarder l’invasion, elle-même annonciatrice d’un nouveau massacre – comme l’histoire du Parti en compte beaucoup dans sa lutte contre la démocratie – mais cette prochaine fois, sur une très grande échelle. D’évidence, comme pour la question tibétaine et celle des Ouïgours, une solution de fond ne serait possible que dans une forme de révolution copernicienne du Parti (dit communiste) lui-même, au terme de laquelle ce Goliath se démilitariserait, accepterait la libre existence de la société civile et des pensées différentes de son monopole sur les esprits, bref, respecterait les gens. Ce n’est certes pas Xi Jinping qui prendra ce tournant alors qu’il s’emploie à ce que le prochain congrès d’octobre fasse de lui une sorte de  »Poutine à vie » chinois.

A cet égard, le rapport des Nations Unies sur les exactions d’Etat contre les Ouïgours est sorti tardivement mais il est accablant : ‘’L’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire de Ouïgours et de membres d’autres groupes essentiellement musulmans (…) dans un contexte de restrictions et de privation des droits fondamentaux tant individuels que collectifs peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l’humanité.’’ Cecii ne manquera pas de renforcer encore l’arrimage du régime pékinois à la mouvance des ennemis des peuples et de la démocratie, une fois encore, aux côtés de la Russie.

La peur de la Chine et de la Corée du Nord amène le Japon à envisager de se protéger par un mur de missiles à longue portée, un pas décisif dans la course aux armements qui s’accomplit en Extrême Orient comme en Europe (et accessoirement en Afrique). La Corée du Sud, qui a élu à sa tête un président ‘’faucon’’, multiplie les manœuvres militaires avec les forces américaines. Les camps adverses se durcissent. L’Europe est prise de cours et elle n’a pas de réponse.

L’affirmation d’une puissance conquérante en mer de Chine impose un parallèle, de plus en plus frappant, avec l’hubris d’annexion du régime Poutine. Déjà, en temps de  »paix », l’Extrême Orient est un théâtre où s’affrontement les grandes puissances du monde travaillées de tentations agressives. Osera-t-on imaginer ce qu’il en adviendrait si des guerres de style  »poutinien » y éclataient demain ? Ce ne serait plus deux trains fous dévalant sur le même passage à niveau mais dix, fonçant en sens inverse, sur la même voie.

Excusez la comparaison.

* 2 septembre – Un mois de guerre, comme un siècle de misères

En Ukraine, aucune paix n’est en vue. Poutine continue à exiger une reddition (reconnaissance de l’annexion des territoires occupés) et pourrait bientôt entreprendre des référendums d’annexion dans le quart du territoire occupé par ses forces. Zelensky entend poursuivre ‘’jusqu’à récupérer la Crimée’’.

Les combats se sont prolongés autour de la centrale de Zaporijia – que les Russes cherchaient à ‘’débrancher’’ pour détourner sa production sur la Crimée et qu’ils ont menacé aussi de frapper pour ‘’provoquer un Tchernobyl’’. Le recours d’une ‘’super-puissance pauvre’’ au spectre d’un cataclysme nucléaire civil inquiète en effet au plus haut point le nations civilisées. L’AIEA, a délégué une mission sur place qui a constaté les coups portés à l’intégrité de la centrale. Même en la présence des inspecteurs de l’Agence de Vienne, les échanges d’artillerie se poursuivent et Moscou ne manifeste aucune intention de démilitariser la zone et l’installation, qui appartiennent à l’Ukraine, faut-il le rappeler.

Sur le front du Donbass, la Russie contrôle la totalité de l’oblats de Lougansk mais s’expose à une contre-offensive ukrainienne dans le Sud et le Nord-est (Kharkiv). Les frappes ukrainiennes ont atteint plusieurs bases militaires, notamment en Crimée. La résistance de Kiev est rendue possible par une aide militaire américaine d’un volume considérablement supérieur à celle que lui fournit l’Europe.

Le 22 juillet, un accord avait été conclu, par l’entremise de la Turquie et de l’ONU, pour l’exportation des céréales ukrainiennes et russes par la Mer Noire. L’enjeu est vital pour nombre de pays du Sud dépendant de cette ressource et donc menacés d’une perspective de famine. La méfiance était vive à Kiev, après le vol de blé ukrainien par les troupes d’occupation et sa vente par la Russie sur les marchés méditerranéens. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu à Lviv le 18 août pour uparlementer avec les présidents ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le turc, Recep Tayyip Erdogan. Une urgence était d’assurer la durabilité de l’opération ‘’sortie des céréales’’ en Mer Noire.Un million de tonnes (sur 20) a pu sortir, mais l’opération s‘avéra-t-elle durable ? L’autre urgence  à l’agenda était d’obtenir la visite de contrôle de l’AIEA couplée à une démilitarisation du site de Zaporijia (cf. supra). Grâce à sa main sur l’ouverture des détroits et à son accès personnel à Poutine, qui irrite fort le présidennt Macron, Erdogan s’est mis en posture incontournable d’arbitre et de contrôleur. Mais on connait sa totale versatilité.

La barbarie ne cède rien à une humanité d’âme totalement oubliée : les exécutions de prisonniers de guerre violent le droit international humanitaire. Amnesty a dénoncé le positionnement des militaires ukrainiens derrière le bouclier des civils. L’intrication des militaires aux populations et territoires qu’ils défendent paraît pourtant nécessaire à la résistance. Ces accusations ont été très mal-reçues par Kiev et par les Ukrainiens. Elles manquaient de discernement. Un collectif dénonce la déportation des enfants destinée à les déraciner de leur culture et à faire d’eux des petits russes obéissants. Plusieurs centaines de milliers de personnes ‘’disparues’’ sont envoyées au fin fond de la Russie, comme sous Staline. Les régions occupées sont russifiées et la nationalité des derniers anciens occupants est changée, d’office. Moscou installe ses missiles ‘hypersoniques’’ dans l’enclave Kaliningrad entre Pologne et Lituanie. Le geste s’ajoute à une panoplie d’actions offensives (blocage de l’ONU, campagnes outrageantes de propagande, chantage au gaz, cyber offensives, complots en Afrique noire,menace nucléaire, …) : susciter la peur et la confusion dans les esprits, tel est le but premier de la guerre hybride livrée à l’Occident. Des questions et des rumeurs russes sont rapportées sur l’état de santé de Poutine et les éventuels effets psychotropes des traitements qu’il suivrait.

En France, dans les mouvances populistes de gauche et d’extrême droite, des politiciens mal inspirés appelent à la reddition : ne plus livrer d’armes à l’Ukraine, lever les sanctions  »car elles ne servent à rien ». Il faut espérer que les Français sont indignés par cette stratégie de nouvelle collaboration avec des forces d’occupation criminelles, qui n’aspirent qu’à nous écraser. Ce choix monstrueux mériterait bien d’être taxé de  »l’indignité nationale » (et européenne).

* 1er septembre – Rentrée : à nous la bonne adrénaline !

Comme vous sans doute, l’Ours Géopolitique n’a pas cessé d’activer ses petites méninges au milieu du farniente estival.

La canicule a fait légèrement surchauffer sa calebasse étroite. Dans les vapeurs virevoltantes, il a néanmoins été saisi d’une révélation : en seulement un mois (août), supposé récréatif, il se passe pas mal de chose embêtantes ou graves dans le monde. Plus d’une par jour, pour ne compter que les plus énormes ! C’est fou, le fond de l’air tourne à l’envers ! Ca donne carrément le tournis quand on réalise que la plupart de ces faits ont déjà ou auront une impact sur nos vies et celles de nos proches.

Les plantigrades tout comme les pachydermes mettent quelques jours à se rebrancher sur l’interprétation des signes géopolitiques et la philosophie sousjacente. Aussi, pour ne brutaliser personne, on reprendra demain le collier en vous proposant deux ou trois présentations ultra-synthétiques (et ultra-oursiennes) des évènements d’août. Vous constaterez que la planète est bel et bien restée à bronzer bêtement sur la plage. Incandescence du 3ème degré, carbonisation des chairs : elle s’est mise à bouillir comme une centrale nucléauire ukrainienne !

L’Ours va encore se déglinguer les neurones pour chercher des solutions et des motifs d’espoir. Attendez voir !

A demain, lecteur-ami !

Je panse (les plaies du monde) donc j’essuie (vos craintes)

27 juillet – Interruption de service due à la conjoncture estivale

A compter du 1er août, la rédaction se met au vert. Les brèves reviendront à la rentrée.

L’Ours se met en format bio-estival. A mon avis, il passe trop de temps dans les cafés
Et il va encore faire le fou sur son scooter. Est-ce bien géopolitique ?

Demain, jeudi 28 juillet : dernière brève avant septembre. Ca vous reposera un peu la tête.

La course folle du monde se poursuivra néanmoins. Bel été pour tous !

La rédaction

* 20 juin – Le yoyo russe

‘’Il serait important d’envisager dans le futur, l’inclusion de la Russie dans l’Union Européenne’’.

L’affirmation récente et en lien direct avec la guerre en Ukraine peut paraître un peu déplacée, voire fantasque, mais elle est sincère et réfléchie. Quand on sait qu’elle émane d’un sage, le sociologue et philosophe Edgar Morin, on se dit qu’elle mérite sans doute le détour. La notoriété l’autorise à esquiver le court terme conjoncturel, allant de l’arrivée de Vladimir Poutine à l’agression de l’Ukraine, depuis février.

Dans un article de l’hebdo ‘’Le 1’’ du 15 juin le célèbre penseur parcourt les deux derniers siècles de l’épopée de la Russie et décrypte les contours tourmentés de l’âme politique de ce pays. Pas seulement pour retracer l’identité incertaine d’un empire continental – mais aussi, colonial -, mais surtout pour en dégager la longue suite d’erreurs, commises par les deux camps aujourd’hui protagonistes. Pour lui, on aurait pu éviter d’en arriver à cette guerre désastreuse. De plus, il ne serait jamais trop tard pour essayer d’en sortir = à terme, pas dans l’immédiat =, par la négociation. Morin adopte un point de vue qui n’est pas loin de celui d’Emmanuel Macron, sans exonérer Poutine ni son régime, il évite le mot  ‘’humiliation’’, désormais connoté négativement, mais il pense néanmoins qu’une totale mise au ban de la Russie n’aboutirait qu’à retarder le retour de la Paix. La voie à suivre ne devrait donc pas être exclusivement militaire.

La Russie entretient depuis le XIXème siècle, une relation en dents de scie avec l’Occident. L’Europe ne l’a jamais traitée en partenaire stratégique égal par essence, mais en monstre : tantôt un pis-aller commode contre un ennemi proche, tantôt un repoussoir menaçant. La préférence ancienne du pouvoir russe pour l’arrimage à l’Ouest n’a pas été accueillie comme sérieuse et durable : ‘’n’introduisez pas ce monstre chez nous !’’. De leur côté, Européens et Américains ont largement eu motif à se méfier de sa brutalité, de son tropisme dictatorial et de ses appétits impériaux. Aucun des deux camps en présence n’a vraiment cherché à lisser durablement la partie de yoyo infernale qui les relie ou les oppose. C’est de cet héritage psychologique de méfiance et de complexes que nous payons le prix autour du conflit en Ukraine.

En 1892, la IIIème République, encore sous le poids du traumatisme de la défaite de 1871, avait conclu une entente avec le Tsar (un despote, reconnu comme tel) pour prendre l’Allemagne à revers. Espoir déçu en 1917, quand Lénine retire l’URSS naissante de la première guerre mondiale. Le front français subit alors le contre-coup de cette défection. Et le communisme affole. Même schéma stratégique en 1935, quand Pierre Laval signe à Moscou une contre-alliance avec Staline. Elle est trahie dès Munich (septembre 1938) quand le petit père des peuples exige un droit d’investir militairement la Pologne pour ‘’protéger’’ ce pays d’une invasion allemande. La trahison en vraie grandeur éclate avec le complot du pacte Molotov – Ribbentrop. Les deux puissances dictatoriales se partagent, comme des ogres, la République polonaise (et aussi les républiques baltes, pour l’Armée rouge). On aboutit en 1944-45 à une mainmise russe sur la moitié de l’Europe et à une confrontation de blocs qui, au-delà de sa dimension nucléaire, répond aussi à l’obsession soviétique de l’expansion territoriale vers l’Ouest. Sous la Guerre froide, l’Empire fait peur mais l’Occident aussi entretient la paranoïa russe et mesure mal celle-ci. La détente ne conduira pas à l’entente.

Après la chute du mur et malgré l’engagement oral de George Bush senior de ne pas en abuser, en étendant la sphère de l’OTAN à l’est de l’Allemagne réunifiée, Gorbatchev a été maltraité et même abusé. L’inventeur de la Glasnost et avocat d’une coopération poussée avec l’Ouest a subi le cynisme de dirigeants occidentaux qui se vengeaient – consciemment ou non – de la série de méfaits russes antécédents. Leur  cible était mal choisie. L’implosion consécutive de l’URSS a ouvert une période grise entre une Russie instable et économiquement mafieuse, entretenant un gigantesque complexe du ‘’perdant’’ et, de l’autre côté, un Occident hédoniste submergé par l’idéologie de l’hyper libéralisme, qui se proclamait ‘’gagnant’’ et coupait les ponts politico-militaires : ils étaient devenus inutiles puisque l’histoire avait tranché. Moscou voyait sa sphère stratégique refluer, malgré la promesse solennelle faite en, mai 1997 (au lancement de son  »partenariat stratégique » avec l’OTAN), de ‘’ne déployer ni stationner des forces de combat permanentes ou des armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres de l’Alliance’’.

Il n’en a rien été, on le sait et il faut s’interroger sur cette opportunité perdue. Même la précaution ultime d’une  mince zone-tampon neutre entre les forces armées russes et celles de l’Alliance a été déniée à Moscou, la promesse occidentale s’avérant vite ‘’oubliée’’. 15 A ? Peut-être mais la conception russe de la sécurité ou de l’insécurité n’est pas comparable à une partie de tennis et, faute de réaliser cette évidence, deux ans avant que Poutine n’émerge sur la scène politique, l’humiliation de la Russie fermentait puis a dégénéré. On peut donc comprendre le soin du président français à ne pas s’en réjouir rétrospectivement et de prôner un repli russe sans (trop grande) perte de face.

Sous la férule de Vladimir Poutine, le sort en semble joué, l’Histoire ne repassant pas les plats. Pourtant, la diplomatie n’est pas encore complètement démunie, au moins, d’idées. C’est ce que nous analyserons demain dans une seconde partie de cette longue … brève.