* 20 octobre – Les eaux du Rhin se troublent

Des pommes de discorde entre la France et l’Allemagne, il y en a souvent eu et elles ressurgissent dans le contexte de la guerre hybride. Il paraît qu’entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le courant passe mal depuis peu. Rien de dramatique, rassurez vous, mais du stratégique quand même, et cela concerne justement le courant et la défense européenne, deux dossiers sur lesquels il serait vain d’exiger des miracles et cela, dans l’urgence. Bref, le prochain conseil franco-allemand est décalé au mois de novembre, faute d’accord sur les sujets de fond. A Berlin, on reconnaît le désaccord, tandis qu’à Paris, un  »problème de vacances » est invoqué, de façon assez peu sérieuse.

Sur l’énergie : on sait que l’Allemagne, abreuvée jusqu’à récemment d’hydrocarbures russes, est de cours et que sa situation l’alarme. Elle pourrait revenir très marginalement à l’atome civil pour assurer un complément de son déficit énergétique. Se considérant plus affecté que ses voisins, le gouvernement fédéral a débloqué une gigantesque subvention de 200 milliards d’Euros à ses consommateurs d’énergie. Ce bouclier va contribuer à soulager son industrie, en même temps que sa révélation soudaine pose le double problème de la confiance entre les deux pays partenaires et de la distorsion de concurrence qu’un tel  »booster » introduira avec les produits de partenaires européens moins argentés. Paris s’est fâché, sans trop s’arrêter sur les difficultés internes que rencontre une administration allemande tiraillée entre trois partis coalisés sans philosophie ni programme commun assez solides.

Sur la défense, Berlin a souscrit au concept macronien de ‘Communauté politique européenne’ consacré à Prague au début du mois. Mais sur celui de l’identité européenne de défense, les lézardes se multiplient. dans ce domaine aussi, l’Allemagne opère un virage stratégique à 180° et se prépare à consacrer des sommes gigantesques à son rééquipement. La France, que l’on sait particulièrement engagée à promouvoir des programmes d’armement communs (notamment, au sein de l’Agence européenne de défense) s’estime mise au pilori parles choix que son partenaire s’apprête à faire dans l’urgence. C’est est fini du char commun franco-allemand, le groupe Krupp militant avec force pour être le concepteur unique du successeur du Leclerc et du Léopard. Paris grince des dents. Pire encore, le descendant du Rafale et du Tornado européen pourrait ne jamais voir le jour. Berlin manifeste une préférence pour l’achat  »quasi-sur l’étagère » du F 35 américain, perfection en matière de furtivité.

Les eaux du Rhin s’en trouvent un peu perturbées. Elles se calmeront sur un compromis un peu boiteux, comme toujours. Mais répétons le, ce ne sont pas de petits sujets.

* 2 mai – Le gaz ou la fourrure.

Les Européens ne sont pas unanimes quant à la réaction qu’impose l’interruption des livraisons de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie, à compter de ce mois. Après cette mesure de rétorsion signée Poutine, les Vingt-Sept se demandent si et quand d’autres membres de l’UE subiront, à leur tour, la fermeture des gazoducs. Faut-il anticiper le pire, au risque de le provoquer par auto-réalisation ?

Moscou explique que Varsovie et Sofia sont punies pour avoir refusé de régler en roubles. Chacun a compris que derrière la méthode bizarre de paiement invoquée (destinée à soutenir le rouble), ces représailles économiques sont d’ordre tout politique. La démonstration de force de l’Autocrate est masochiste mais elle vise surtout à susciter la peur ET la division. Pour tout figer, la Commission européenne rappelle, de son côté, que régler le gaz russe en roubles exposerait l’acheteur européen à des poursuites judiciaires, pour violation des sanctions contre la Russie.  De fait,  »le Kremlin utilise les énergies fossiles comme instrument de chantage », constate Ursula von der Leyen. On s’en doutait depuis très longtemps. Donc, désormais, plus question de tomber dans le panneau.

Et voilà que l’on fronce fortement des sourcils, à Berlin, en entendant cette vaillante dirigeante allemande de l’UE. Entre, d’un côté, un chancelier qui, certes, voudrait bien se dégager de la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie (et ainsi faire un peu oublier son prédécesseur, Gerhard Schröder), mais qui répugne à sacrifier la croissance et l’outil industriel et, de l’autre, des Verts qui privilégient la défense de la Démocratie et la résistance militaire à l’agression, le bateau allemand tangue fortement et les polémiques fusent. Certains veulent espérer que la privation de gaz à deux pays ne sera qu’une mesure de mauvaise humeur, ponctuelle et passagère, mais que cela n’ira pas plus loin. Varsovie et Sofia étaient d’ailleurs en fin de contrat avec Gazprom. Après tout, la Pologne s’est mise au cœur du dispositif de livraison d’armes – de plus en plus lourdes – à l’Ukraine et la Bulgarie, culturellement proche de la Russie et économiquement fragile, constitue en plus un ventre mou face à la progression de l’armée russe autour de la Mer Noire.

La méthode Coué, idéale pour ne rien faire, est la pire posture qui soit face à une menace géostratégique. Berlin commence d’ailleurs à livrer certains systèmes d’armes sophistiquées à l’Ukraine. C’est dire qu’au fond, le gouvernement allemand ne doute pas devenir bientôt une cible. Le plus tard, le mieux et, surtout, que Moscou prenne elle-même l’initiative de couper les ponts. Ainsi, les entreprises allemandes ne s’en prendront pas directement à la responsabilité politique de M. Scholtz. CQFD.

Dans l’immédiat, Ursula l’assure, on va partager les ressources avec la Pologne (prête au sacrifice) et la Bulgarie (très petite consommatrice). Nous nous sommes préparés à ce scénario, dixit Ursula. Elle nous expliquera plus tard comment on va faire. Dans un beau symbole de solidarité, l’Allemagne a fait parvenir un peu de gaz à la Pologne à la Grèce et à la Bulgarie.

Mais pourquoi ne voit-on pas dans ces méchantes manœuvres russes l’occasion où jamais d’accélérer,  »à fond la caisse » la décarbonisation espérée ? Le gaz n’est pas vraiment moins toxique pour le climat que ne le sont les autres énergies carbonées. Réputé ‘’moins salissant’’, il est ‘’politiquement très, très sale’’ et dévastateur pour la biosphère, lorsqu’il est extrait des schistes ou d’autres bitumes gluants. Comme l’eau, il connaît des taux élevés de perte dans les réseaux, puis au niveau des brûleurs. Que ne lui dit-on pas : ‘’adieu, mauvais génie, reste donc chez Poutine ! Nous, on te remplace fissa’’. Le débat sur les énergies nouvelles ou de substitution avancera bien mieux, si on n’a pas le choix ni de prétexte à tergiverser.

(L’Ours me regarde, narquois : ‘’moi, ma fourrure me suffit !’’ Quel égoïste !)

* 29 septembre – Muttie et successeurs. Juste un mot sur les législatives en Allemagne. En fait, rien ne presse : Angela Merkel est encore à la barre pour un trimestre… peut-être plus. Il y a quelque chose de rassurant dans le bon ordre, lent mai stable, dans lequel se déroule la transition. Aux journalistes français qui s’énervent pour savoir comment la succession de  »Muttie » a été prévue, quand la nouvelle coalition sera sur pied, les acteurs politiques allemands font une réponse de type  »3ème ou 4ème République à la française ». Après le verdict des électeurs (historiquement sévère pour la CDU), de longues et méticuleuses négociations entre les partis accoucheront d’une formule de compromis, forcément complexe, puisqu’à trois composantes.

A Berlin, cela se construit sérieusement et sert un esprit de gouvernance collective, qui stabilise assez bien la société. Dans ce processus, on pourrait même retrouver la démocratie chrétienne malmenée d’Armin Laschet (qui se refuse à démissionner), mais sûrement pas l’extrême gauche (die Linke) exclue du jeu parlementaire par son score inférieur à 5 %, ni l’AdF fascisante, qu’en Allemagne personne ne veut fréquenter (petite différence avec la France ?). Dans l’équation gouvernementale, les faiseurs de roi sont Les Verts (quasi-sûrs d’y participer si leurs exigences ne dépassent pas les limites acceptables) et le petit parti Libéral (FDP), à vrai dire plus orienté à droite que la CSU et peu attirant pour les sociaux démocrate. Mais on est dans l’arithmétique plus que dans les affinités). Formule  »jamaïcaine » (CDU, Libéraux, Verts ) ou feu tricolore (SPD, Libéraux, Verts). La volonté d’attelage commun se manifeste depuis la campagne, entre les Sociaux-démocrates et les Verts, tous deux favorisés par l’électorat.

Donc, Olaf Scholtz bénéficierait un certain avantage dans la course à la chancellerie.

Mais qu’importe ! Il y a de fortes convergences entre les partis sur la politique extérieure du pays, à commencer par son arrimage à l’Europe, la volonté de renforcer celle-ci, l’importance de la relation franco-allemande comme moteur des politiques, la nécessité de garder un lien fort de défense avec les Etats Unis et l’OTAN, même si les déconvenues récentes en ont un peu érodé la crédibilité.

On aimerait constater un tel consensus en France. Félicitons-nous que l’Allemagne soit aussi lisible et rassurante ! En sens inverse, nos voisins d’outre-Rhin (bien qu’une partie de la Rhénaie est sur la même rive que nous) ont quelque motif à s’interroger sur les orientations du gouvernement français (lequel sera sans doute monolithique), qui suivra la présidentielle et les législatives en France. Point de compromis entre partis, ici : le monarque vainqueur devra détruire la classe politique précédente ou la soumettre à sa loi. Le Parlement n’aura que très peu d’accès à la politique étrangère, comme les citoyens d’ailleurs.

Amis Allemands, pardon si, au final, c’est nous qui risquons de vous faire peur !

* 7 septembre – ‘’Tschüss Mutti ‘’.

Angela Merkel, sans doute la dirigeante la plus respectée d’Europe, a détenu deux décennies durant la quote de la dirigeante politique la plus rassurante, en Allemagne comme largement en Europe. Elle quittera le pouvoir, très auréaulée, à l’issue des élections législatives du 26 septembre, lesquelles décideront de sa succession. On peut faire confiance aux électeurs d’outre-Rhin pour qu’ils effectuent un choix raisonné, mais en France, on n’aime guère l’incertitude chez ce voisin. Aucun des candidats actuels au poste de chancelier ne nous est familier et le mode local de scrutin indirect nous laisse dans une grande expectative. Ce n’est pas tant une question d’ancrage partisan ni idéologique. On voudrait que le futur gagnant veuille maintenir le tandem Berlin-Paris. Qu’il développe une alchimie personnelle francophile. Dans une Europe qui n’en finit plus de se chercher et de s’interroger sur son futur dans le monde, les Français regardant au-delà de l’Hexagone ont besoin d’un partenaire principal solide et prévisible, avec lequel on puisse avancer. Du chancelier Adenauer aux dirigeants de l’Allemagne réunifiée – devenue plus prépondérante au sein de Europe – une sorte de mariage a perduré, avec ses hauts et ses bas comme dans tous les vieux couples. Que ce soit M. Laschet (CDU), M Scholz (SPD), Mme Baerbock ou une autre personnalité, quelque chose en restera mais pas forcément assez pour donner le change et impressionner la galerie.

Les sondages publiés le 2 septembre créditent les sociaux-démocrates du SPD de 25 % des voix. Ils creusent l’écart avec leurs rivaux (et alliés actuels) conservateurs de la CDU-CSU, qui en un mois ont perdu 7 points et plongent à 20%, leur plus bas niveau historique. Concernant les autres partis, avec 16 %, les Verts restent la troisième force politique mais perdent néanmoins 3 points. Ils sont désormais talonnés par le Parti libéral-démocrate (FDP, 13 %) et par l’Alternative pour l’Allemagne (AfD, 12 %), qui profitent sans doute du fléchissement de la CDU-CSU. M. Laschet est Rhénan et plutôt bien disposé envers la France, mais son image s’est dégradée auprès de l’électorat allemand, tant en termes de sympathie que de compétence. Il a été filmé en train de rire dans des circonstances tragiques.

A l’inverse, Olaf Scholz, né en Basse Saxe et éduqué à Hambourg, donc loin du regard de Marianne, est perçu comme plus sympathique (42 % contre 13 %), plus crédible (43 % contre 15 %) et plus compétent (53 % contre 15 %). Rien n’est figé, bien sûr, mais les instituts de sondage allemands spéculent qu’au suffrage universel direct (une pure hypothèse), l’actuel ministre des Finances l’emporterait haut la main avec 43 % des suffrages, alors que le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie n’en recueillerait que 16 %. Pour sa part, l’écologiste, Annalena Baerbock rassemblerait 12 %. Dotée d’un vrai caractère de dirigeante, elle a établi sa crédibilité en tant que partenaire secondaire d’un gouvernement de coalition mais ce sera plus difficile pour la Chancellerie. Car rien n’est jamais joué avant que l’arithmétique électorale et les tractations de la classe politique accouchent d’une coalition.

Coalition ? Ce mot n’est guère aimé par les états-majors politiques, en France, à qui il rappelle trop les années frustrantes de la cohabitation. Pourtant la répartition des suffrages des électeurs hexagonaux irait clairement dans cette direction si le pouvoir présidentiel ne l’emportait pas sur tous les autres. Les Allemands auraient quelques raisons de s’inquiéter des pulsions de notre monarchie républicaine et absolue. A eux le retour d’incertitude, jusqu’aux élections françaises du printemps 2022. Quel sera le potentiel effectif de cette autre coalition – un peu baroque – va devoir former avec la France et pour servir l’Europe dans un monde dangereux.

* 22 juillet – Eau dans le gaz.

Les États-Unis considéraient depuis une bonne décennie que le projet de gazoduc géant Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne créerait une dangereuse vulnérabilité pour l’Europe et donc pour l’Alliance atlantique. C’était le fruit d’une époque relativement insouciante, où l’intégration de la Russie dans l’architecture européenne paraissait possible et même souhaitable. Ce projet – achevé à 90 % – est aussi la conséquence d’excès d’indulgence de certains dirigeants allemands à l’égard de Moscou. Il devait assurer un approvisionnement supplémentaire aisé à l’industrie allemande, déjà tributaire de l’énergie russe par de multiples canaux. Pourtant, à la même époque, V. Poutine s’est aventuré dans des opérations militaires contre ses voisins. De plus, crise climatique aidant, alors que les énergies fossiles devront être déprogrammées à relativement court terme, la ‘’main de Moscou’’ faisait de moins en moins sens. Elle garde accessoirement le pouvoirde contourner l’Ukraine et de priver potentiellement Kiev de sa principale source d’approvisionnement comme des ressources financières résultant du transit. Très hostile à Nord Stream 2 et méfiante à l’égard de Mme Merkel, l’administration Trump n’avait rien fait, ou plutôt s’était seulement gavée de mots.


Hier, un compromis a été annoncé entre l’administration Biden et le gouvernement allemand pour dépasser leur différend géostratégique autour de Nord Stream 2. Il inclut des scénarii de sanctions pour le cas où Moscou, usant de son gaz comme d’une arme, tenterait un chantage à la livraison d’énergie pour infléchir la politique de l’Allemagne ou pour exercer des pressions agressives contre l’Ukraine ou d’autres Etats européens considérés à Moscou comme faisant partie d’un ‘’glacis stratégique’’ russe. En termes clairs, le gaz russe serait alors boycotté et Berlin s’alignerait, dans une crise éventuelle, sur les sanctions et autres choix de l’Alliance atlantique. Kiev n’est pas non plus oubliée. En sa faveur, les deux capitales occidentales s’engagent à œuvrer ensemble à la reconduction pour dix ans, en 2024, des clauses de transit du gaz russe par l’Ukraine.


Est-ce que cette usine à gaz serait réellement efficace en cas de clash ? Il est présomptueux de s’affirmer ‘’paré’’ pour l’avenir lorsqu’on en ignore encore les paramètres et, de plus, que l’adversaire est parfaitement au fait de vos intentions. Les crises suivent une infinité de cheminements imprévus. Mais l’essentiel reste le front d’unité et de consensus rétabli avec l’Allemagne. Quoi qu’en disent les membres républicains du Congrès, c’est le mieux que pouvait espérer Joe Biden.

*16 janvier – Armin d’outre-Rhin

Alors que la chancelière Angela Merkel, à la tête du gouvernement fédéral allemand depuis 2005, terminera son dernier mandat en septembre, son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), vient de porter à sa tête Armin Laschet, 59 ans, par une majorité de 521 voix sur ses 1 001 délégués. Ce modéré, fidèle parmi les fidèles de la chancelière, ancien journaliste et ministre-président du land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, incarne la continuité. Centriste, européen mais aussi atlantiste, il est rassurant pour les partenaires de l’Allemagne, sans qu’on ait encore éprouvé ses talents d’homme d’Etat.

Trois hommes s’affrontaient : outre Armin Laschet, le très conservateur Friedrich Merz et l’expert en politique étrangère Norbert Röttgen. L’élection, faisait suite à la démission d’ Annegret Kramp-Karrenbauer, longtemps « dauphine » d’Angela Merkel mais écartée faute de s’être imposée. L’échéance avait été repoussée à plusieurs reprises en raison de l’épidémie et le scrutin s’annonçait très ouvert et difficile à pronostiquer. Laschet va donc mener la coalition CDU-CSU aux élections législatives du 26 septembre. S’il gagne, il pourrait devenir le futur chancelier. Néanmoins, un tel enchaînement n’est pas encore assuré. C’est en effet le président de la CSU, Markus Söder, qui serait le favori des urnes pour succéder à Merkel. Peu charismatique, Armin Laschet jouit d’une cote basse de 28 %, selon un sondage ZDF publié hier. Avec 54 %, Markus Söder, le principal opposant à la ligne Merkel et ancien ministre de l’Environnement et des Finances se tient en embuscade, pour le cas où le nouveau patron de la CDU, ne démontrait pas suffisamment l’étoffe d’un gagnant face au candidat SPD.
Le jeu politique allemand est finalement assez simple. Il ne risque guère de voir s’effondrer les partis traditionnels, même si les Verts devraient s’étoffer pour devenir, plus qu’un parti d’appoint, la troisième composante stable des coalitions de gouvernement. C’est plutôt au niveau des personnalités et des tempéraments qu’une marge d’incertitude subsiste. L’élément personnel reste également cardinal dans toute stratégie de tandem avec Paris. Par contraste, la France paraît jouer son avenir de façon moins conventionnelle, imprévisible, peut-être plus imaginative. Quoique la roulette russe ait déjà été inventée…