
Le Yéti n’a rien d’abominable – c’était un ours !
Une nouvelle analyse de reliques de la créature mythique du Tibet et de l’Himalaya montre une noble ascendance ursidée (Le Monde du 29-11-2017)
Salut à tous ! Je suis rentré au blog, après un long périple, depuis les Rockies jusqu’aux Pyrénées. Le préfet de Pau m’a même consigné dans un tronc d’arbre, parce que, soit disant, « quelqu’un aurait pu mettre un engin explosif dans ce gros ours en peluche » (je ne suis même pas gros, mais honnêtement nourri, nuance!). J’ai rencontré un tas de copains à fourrure, chemin faisant. Tiens, parlons de mon abominable pote tibétain des neiges, le Yéti. Il est très admiré par les amateurs de cryptozoologie et le Monde en a parlé avec respect (article d’avant-hier). En 2014, l’analyse de ses poils a démontré qu’il avait pour origine une espèce hybride d’ours polaire et d’ours brun. Des prélèvements supposés venir de Bigfoot, l’équivalent américain du Yéti (mais avec un accent texan pas distingué) ont fait apparaître des traces génétiques de raton laveur, d’humanoïde, de vache et très très peu, vraiment presque rien d’ours noir : fichu « melting pot » américain !
L’auteur a analysé les ADN soigneusement conservés dans un pot de miel : douze échantillons d’ours asiatiques et neuf de yétis. J’ai constaté que tous renvoient à des espèces nobles d’ursidés. Le fémur sur lequel il a travaillé (photo : fémur de Yeti GEOscoop2018) ne permet aucun doute, à cet égard. L’analyse génétique révèle ainsi toute la magnificence du grand ours brun tibétain. La légende est donc vérifiée scien-ti-fi-que-ment. Yeah, T !
A part ça, l’ourson serai assez content d’être de retour à temps pour les marchés de Noël, quand il fait un peu moins chaud. Il semble que mon humain ait bossé la géopolitique – non sans peine – pendant ma vadrouille. « Comme vous, je ne lis jamais sa prose, trop longue et trop concentrée. Mais il faut que vous sachiez qu’elle ne m’engage pas, moi. Quand je tiens la plume ou défonce le clavier, je le fais savoir ».
Vous voudriez tout savoir sur Noël, n’est-ce pas ?
Et bien voilà : Au VIe siècle, le moinillon Denis le Petit, un historien, entretenait un doute sur le calendrier grégorien. Pour régler sa clepsydre aux petits oignons, il rechercha quand exactement le temps de notre ère avait commencé. Pour lui, c’était l’année où Jésus était né. Après de savants calculs, Denis le Petit en a fixé l’origine en l’an 1. On a alors décalé d’une année la liturgie des églises et les programmes télé. Aujourd’hui on pense que le moine a fait une petite erreur de calcul, et qu’en fait, Jésus a dû naître 6 ou 7 ans avant sa naissance.
Quant au 25 décembre, il a été choisi dès le IVe siècle. De nombreuses fêtes populaires étaient célébrées en décembre, au moment du solstice d’hiver. Sapiens était dans la stupide idée de conjurer le froid et la nuit. A Rome, du 17 au 24 décembre, on fêtait ainsi les Saturnales, en l’honneur de Saturne, le dieu des semailles et de la fertilité. En Orient, le culte de Mithra, divinité de la lumière, voulait que l’on sacrifiât, le 25 décembre, un jeune taureau, pour célébrer la naissance du dieu solaire. Au Tibet, c’était les ursinales. Et l’on trouve des traces de fêtes similaires chez les Teutons, les Celtes et les Vikings. Le jour du solstice d’hiver si, en effet, l’on entre véritablement dans l’hiver, c’est aussi le moment où les jours commencent à rallonger, le soleil renaît… « Et comme l’ours de la crèche, mes ancêtres ont toujours aimé célébrer ça. Moi,aussi »!