Avec 53 % des suffrages emportés par sa formation souverainiste, Fidesz, contre 35 % pour l’opposition, Viktor Orbá, premier ministre hongrois, proclame la victoire de son parti aux législatives organisées hier. Cela, dans des conditions de scrutin peu équitables. C’est la perspective d’un quatrième mandat Orban d’affilée, chacun étant marqué par un regain de chauvinisme et d’autoritarisme ‘’à la russe’’. Fidesz devrait conserver sa majorité des deux tiers au Parlement. Candidat de l’opposition unie, Marki-Zay dénonce une campagne de haine et de mensonges. Dans la foulée le président ethno-nationaliste de la Serbie revendique sa réélection par 60 % des voix. Une victoire tout à fait comparable.
Les électeurs hongrois et serbes savent tout des crimes contre l’humanité commis, à Boucha et ailleurs en Ukraine, par la soldatesque russe ensauvagée. Ils se gardent pourtant de les seulement reconnaître. L’Europe des alliés de Vladimir Poutine l’emporte confortablement dans leur vision de l‘avenir. Ces massacres sont réminiscents de Srebrenica (Bosnie, juillet 1995), mais en pire, tant les exactions des troupes et des éléments Wagner dépassent en horreur les récits de l’ère Milosevic. Hélas, la conscience paraît éteinte chez certains voisins Européens, pourtant libres. « Nous avons remporté une victoire exceptionnelle – une victoire si grande qu’on peut sans doute la voir depuis la lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles’’ – s’est vanté sarcastiquement Viktor Orbán, sous les hourras des détracteurs de l’UE.
Comment ne pas avoir honte, dans ces conditions, de nos censeurs magyars et des candidats serbes à l’UE ? Le plus triste chez les « Poutine’’ hongrois, serbe ou africains tient à leur acharnement dogmatique contre les minorités LGBT, prétexte trop commode pour figer l’ensemble de la société dans l’obsession et la haine et l’aveugler à la perte de ses propres libertés. Une forme de manipulation, bien rôdée par l’Homme du Kremlin, à qui on l’emprunte ici et là. La surenchère de certaines églises (chrétiennes ?) dans ce registre malsain posera un jour la question de leur culpabilité dans la déshumanisation de tous ces souverainismes agressifs. Orban, toujours lui, a même su tirer parti de ses connivences avec Poutine : grâce à ses bonnes connections, il s’est projeté aux yeux de ses compatriotes en ‘’protecteur », champion de la stabilité et du pouvoir d’achat. Les précieuses livraisons de gaz et de pétrole russe leur seraient préservées (sans partage au sein de l’UE), grâce au refus de Budapest de livrer des armes à l’Ukraine et de voter des sanctions contre l’envahisseur. Une Hongrie à nouveau soumise à ses maîtres orientaux…
Pour noircir encore le tableau, le jour-même où l’impensable était commis à Boucha, la même scène de massacre était révélée au centre-Mali, à Moura. Le soupçon porte cette fois sur les troupes de Bamako … et, encore, sur les mercenaires de Wagner. Le Poutinisme s’exporte à travers le monde, grâce à l’internationale des fidèles ‘’collabos’’ de Vladimir P.