* 20 octobre – Guerre mondiale des mots

Brèves des jours précédents

Au lieu de poursuivre les entreprises propriétaires des réseaux sociaux pour complicité de crime dans l’affaire de l’enseignant sauvagement décapité (cf. brève d’hier) – leur négligence protégeant leur chiffre d’affaires rondelet –, les têtes pensantes de la France comme de l’Islam ménagent leur public et flattent leur électorat. En France, des mosquées et des associations musulmanes sont fermées, comme pour bien marquer la nécessité de leur repentance publique. De même, dans le cas des collégiens dont certains, contaminés par les réseaux, ont ‘’vendu’’ leur enseignant au tueur, ce sont les bas instincts et la naïveté que les autorités cherchent sanctionner. Un travail de police, simple et carré, donc. Va-t-on recenser l’ignorance et la médiocrité du monde, en scannant la planète entière ? N’y aurait-il pas surtout une forme de sectarisme à vouloir traquer les imbéciles qui, par définition, se manifestent partout, de façon universelle et dans bien d’autres sphères que celle de l’islam politique ? N’y a-t-il pas, surtout, une grave incohérence à faire des enfants perdus de la République, paumés parmi les paumés, stagnant dans des quartiers à l’abandon, de fiers ‘’séparatistes’’, disposant de leur propre territoire ‘’libéré’’, de leur drapeau,  de leur gouvernement ? Le projet de loi bizarre contre les séparatismes sera présenté au Parlement le 9 décembre prochain.

En tout cas, la légèreté de propos, bien française, produit déjà de fâcheux résultats. Malgré les propos rassénérants et très responsables de leurs dirigeants français, le ‘’croyant de base’’ comme le ‘’républicain laïc de base’’ sont plus que jamais persuadés de vivre dans la confrontation : deux peuples, deux lois, pour un seul territoire. C’est comme si les élections ne se remportaient qu’en détruisant systématiquement la cohésion du Pays (notre Fraternité nationale, tant galvaudée !).

L’absurdité d’un tel message de polarisation déchaine, en retour, dans le monde musulman, des réactions plus absurdes et plus dangereuses encore. Ainsi, le recteur de l’université islamique Al-Azhar du Caire qui, faute de connaître la France et d’avoir réfléchi à un meilleur usage de sa vaste influence, qualifie le discours du président de ‘’fausses accusations visant l’islam’’ et, carrément, de «racisme». Le projet présidentiel serait, selon lui, de nature à enflammer les sentiments de deux milliards de musulmans dans le monde. Vrai ou faux, le propos résonne comme un appel à peine déguisé à la vengeance. C’est la solution du pire face à l’inflammation dénoncée. A chacun son électorat, certes, donc à chacun son petit succès dans la guerre civile mondiale ! Celle-ci, qui est à venir, justifiera, un nouveau renfort des pouvoirs (étendus) de la police et des coupes claires dans les budgets sociaux et éducatifs, ce qui découlera d’une vulgate technocratique bien de chez nous.